L’attaque du site web de l’aéroport de Conacry, en Guinée, vient rappeler que les Etats africains et plus largement les entreprises et les administrations ont besoins de datacenters et de cybersécurité.
Chronique d'Yves Grandmontagne, Rédacteur en chef de DCmag
Durant près de 72 heures, le site de l’aéroport de Conacry, en Guinée, a été victime d’un groupe de hackers Anonymus224 qui en a pris le contrôle, sous le prétexte de demander la libération de l’Internet.
L’affaire n’est pas nouvelle, les cyberattaques se multiplient plus ou moins aveuglement sur tous les états, la géopolitique et les élections dans certains d’entre eux incitant les gouvernements à réduire les accès à l’Internet.
Dans le cas de l’attaque du site web de l’aéroport de Conacry, l’affaire se corse car la République de Guinée ne possède pas de datacenter. Ainsi les données numériques des guinéens, comme des visiteurs, ne sont pas stockées en Guinée, mais dans un pays étranger. Ce qui interpelle les politiques comme les experts en cybersécurité.
Il ne s’agit pas de mettre en cause l’opérateur qui héberge les données, mais bien de définir une stratégie de souveraineté de ces données et de proximité des infrastructures qui les hébergent.
L’Afrique a besoin des infrastructures de datacenters et de réseaux, certains pays l’ont bien compris qui comme l’Afrique du Sud, l’Éthiopie ou le Maroc vont jusqu’à la dérégulation des télécoms afin de favoriser la concurrence, dont l’installation de datacenters. D’autres pays en sont loin, un parcours politique est encore nécessaire.
Quoi qu’il en soit, il y a urgence à construire et sécuriser des datacenters en Afrique…
Retrouvons-nous le 20 juin à Casablanca, Maroc, nous y tiendrons la seconde édition de Data Center Afrique, pour faire le point sur les datacenters africains, un événement co-organisé par DCmag.