Altice France réduit sa dette en cédant la moitié de son capital

Réduire l’abyssale endettement du groupe – 23,7 milliards d’euros -, tel est l’objectif de Patrick Drahi, le fondateur et patron d’Altice (SFR). Qui a trouvé un accord avec des créanciers : la cession de 45% du capital du groupe, accompagnée d’une ‘prime’ de 1,5 milliard d’euros en cash, contre une réduction de sa dette de 8,6 milliards d’euros.

Patrick Drahi a de nouveau réussi un tour de passe-passe dont il a le secret ! Empêtré dans un scandale de corruption impliquant le cofondateur du groupe et ex-dirigeant de sa filiale portugaise, engagé dans une cure d’amaigrissement périphérique pour abaisser sa dette avec la vente d’actifs « non stratégiques » – Altice Média, les infrastructures et data centers de SFR, les parts de La Poste Mobile, la participation dans BT – il manquait au sulfureux patron d’Altice à réussir un gros coup afin de réduire significativement la dette de son groupe afin de le maintenir à flot.

L’opération semble être un succès : Altice France, maison mère de SFR, a officialisé un accord conclu avec certains de ses créanciers pour ramener sa dette nette consolidée à 15,5 milliards d’euros… et éviter la noyade dans les prochains mois dont les échéances s’annonçaient lourdes.

  • L’accord avec les créanciers permet à Altice France de réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros, soit plus de la moitié de celle-ci, ramenée à 15,5 milliards d’euros.
  • En contrepartie, 45% des parts du groupe seront transmises aux créanciers signataires sous la forme de participations minoritaires. Qui recevront également 1,5 milliard d’euros en cash.
  • Grâce à cette restructuration à l’ampleur inédite, Patrick Drahi va peut-être sauver le groupe Altice, et il réussit à rester son principal actionnaire en conservant 55% du capital. « Les créanciers de la dette garantie d’Altice France recevront une participation de 31 % en actions ordinaires, tandis que les créanciers d’AFH SA recevront une participation de 14 % en actions ordinaires.« 

Dans un courriel envoyé aux salariés du groupe, Arthur Dreyfuss, directeur général d’Altice France, a assuré : « Il s’agit (…) avant tout d’un refinancement sans impact sur l’activité de notre groupe et de nos filiales, nos orientations stratégiques, notre organisation et nos effectifs« .

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