La BBC rapporte le projet de Deep Green qui a installé un datacenter en immersion sous une piscine public du comté du Devon, afin que la chaleur fatale chauffe l’eau de la piscine jusqu’à 30°. L’information a envahi la pesse britannique et jusqu’en nos contrées.
Après être longtemps demeuré confidentiel, le datacenter commence à retenir l’attention de la presse économique et généraliste. C’est ainsi que la Grande-Bretagne a fait l’objet la semaine dernière d’une vague d’articles sur un projet de chauffer des piscines avec des datacenters, dont l’épicentre a été un premier reportage publié par la BBC.
Le projet objet de toutes les attentions est mené par la société Deep Green, qui a installé à sa charge un datacenter en immersion (les serveurs sont plongés dans un bain d’huile minérale) sous une piscine pour enfants de 25 m du comté du Devon. L’huile capte la chaleur émise par les serveurs, qui ensuite par échange est dirigée vers la piscine pour la chauffer.
- Le datacenter, une boite de la taille d’une machine à laver, est un cluster HPC de 28 kW composé de 12 cartes à 4 processeurs.
- Le transfert de chaleur attendu est de 139 284 kWh par an, soit environ 96% de l’énergie consommée par les serveurs, ce qui équivaut à 62 % des besoins en chaleur de la piscine.
- L’installation permet de chauffer la piscine à 30° durant environ 60% du temps.
- La facture de consommation de gaz de la piscine est réduite de l’ordre de 20 000 £.
- La réduction des émissions de dioxyde de carbone liée au gaz est d’environ 26 tonnes par an.
Le modèle économique est celui du service de calcul payant en mode as-a-Service. Deep Green oriente les demandes de ses clients vers le cluster, principalement pour de l’Intelligence Artificielle et du Machine Learning, également pour du rendu vidéo ou des services cloud.
Deep Green annonce la mise en place de son datacenter dans 7 piscines du Royaume-Uni, et profitant du tapage médiatique vise la signature de 20 sites avant la fin de l’année.
Rappelons cependant que le projet mené par Deep Green et découvert par la presse britannique n’a rien de nouveau…
- Dès 2017 la piscine de la Butte-aux-Cailles à Paris a accueilli dans son sous-sol des serveurs en immersion avec le transfert de la chaleur à 27° dans les bassins intérieur et extérieur.
- Le bureau d’étude Theia Energy a validé en 2021 le projet aquaponie d’exploitation de la chaleur fatale pour cultiver des algues et élever des poissons en bassins.
- La DSI de la Mairie de Paris a évoqué le projet de construire dans chaque arrondissement un datacenter adossé à une piscine ou une salle de sport.
- La Maire de Chamrousse vient de s’engager dans la construction d’un datacenter dont la chaleur fatale ira chauffer une piscine.
Vous pourrez découvrir le projet de la Mairie de Chamrousse, représentée par sa maire Brigitte DE BERNIS, lors de nos « Rencontres Datacenters, Territoires et Données Souveraines » le 30 mars prochain (cliquer ici).