Jour de la Terre 2025 : alimenter un avenir plus durable

Le 22 avril représente le Jour de la Terre afin de pour promouvoir et soutenir la protection de l’environnement. Le monde dans lequel nous vivons est méconnaissable comparé à la toute première Journée de la Terre datant de 1970. L’industrialisation et les progrès technologiques ont transformé la société, et les technologies émergentes comme l’IA et les datacenters hyperscales posent de nouveaux défis, avec une consommation d’énergie et une empreinte carbone accrues.

Par Fred Lherault, Field CTO, EMEA / Emerging Markets, Pure Storage

À mesure que l’économie numérique se développe, les pressions environnementales augmentent, rendant les efforts en matière de développement durable plus urgents. La vocation initiale du Jour de la Terre, qui consiste à protéger la planète, est plus importante que jamais. Elle nous incite à concilier innovation et responsabilité environnementale afin de garantir un avenir durable pour tous.

Comment alimenter la planète ?

Le thème de cette année est Notre pouvoir, notre planète, l’organisation Earth Day appelant à tripler la production mondiale d’énergies renouvelables d’ici 2030. Ce thème prend tout son sens dans le contexte de l’année 2025, où les datacenters et des technologies comme l’IA exercent une grande pression sur les réseaux électriques et l’environnement. Par exemple, à travers l’Europe, près de 450 millions de personnes comptent sur les datacenters pour stocker aussi bien leurs photos et vidéos personnelles que leurs e-mails et transactions commerciales. Les datacenters européens consomment environ 96 térawattheures d’électricité par an. Pour donner un ordre de grandeur, cela équivaut à peu près à la consommation électrique cumulée des Pays-Bas, de la Pologne, de l’Irlande et de la Roumanie.

Comme nous le savons, les énergies fossiles sont de grands émetteurs de gaz à effet de serre et constituent donc l’un des principaux facteurs du réchauffement climatique. Selon l’Agence américaine de l’information sur l’énergie, en 2023, le pétrole représentait environ 38 % de la consommation énergétique des États-Unis et 47 % des émissions de CO₂ liées à l’énergie. Utiliser des sources d’énergie renouvelable est essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, car elles produisent de l’électricité sans émettre de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre.

Cependant, l’énergie renouvelable ne constitue qu’une partie de la solution. D’ici 2030, la demande énergétique des datacenters européens devrait tripler, ce qui pourrait représenter 43 % des besoins en électricité des citoyens européens. Cette augmentation exponentielle nécessite non seulement des sources d’énergie alternatives comme les renouvelables, mais aussi un changement fondamental au niveau technologique pour réduire les besoins énergétiques des datacenters à l’ère moderne.

Le dilemme des datacenters

Les datacenters fonctionnent en continu, hébergeant trois technologies clés, les serveurs pour traiter les données, les systèmes de stockage pour les conserver, et les réseaux à haut débit pour les transférer. Pour maintenir ces systèmes au frais et en état de marche, des systèmes supplémentaires de refroidissement et la prévention des incendies, gourmands en énergie, sont nécessaires,consommant parfois jusqu’à la moitié de l’énergie utilisée par le matériel informatique lui-même.

Lorsqu’il s’agit de refroidissement, il ne faut pas seulement prendre en compte l’électricité, mais aussi l’eau. De nombreux datacenters utilisent le refroidissement par évaporation, où une fine brume d’eau est projetée sur des panneaux en tissu. La chaleur ambiante est absorbée par l’eau, rafraîchissant l’air. C’est une idée ingénieuse, mais qui pose problème compte tenu de la pression croissante que le changement climatique exerce sur les ressources en eau, en particulier dans les zones urbaines.

Les déchets électroniques représentent un autre enjeu environnemental croissant, les datacenters y contribuant largement en raison des cycles de renouvellement du matériel tous les 3 à 5 ans. Ce remplacement constant entraîne une accumulation massive d’équipements obsolètes, contenant souvent des substances nocives comme le plomb et le mercure. À l’échelle mondiale, seulement 12,5 % des déchets électroniques sont recyclés, le reste finissant souvent dans des décharges, ce qui constitue un problème majeur.

Que peut-on faire aujourd’hui ?

Pour améliorer l’efficacité énergétique des réseaux et des serveurs dans les datacenters, il faut se concentrer globalement sur l’optimisation de la relation entre matériel et logiciel, la virtualisation, la gestion intelligente de l’énergie, le refroidissement et l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. En matière de stockage des données, les estimations du secteur indiquent que plus de 80 % des dispositifs de stockage vendus chaque année sont encore des disques durs HDD. Ces HDD consomment énormément d’énergie qui pourrait être mieux utilisée ailleurs. Le stockage flash, la même technologie que celle utilisée dans les smartphones et les ordinateurs portables, s’impose comme une solution efficace. Certains fournisseurs vont même plus loin en utilisant du flash “brut” pour concevoir leurs baies de stockage, plutôt que d’acheter des SSD standards qui communiquent avec les disques flash comme ils le feraient avec un disque dur classique. Cela permet de maximiser les capacités du flash et d’offrir de meilleures performances, une consommation énergétique réduite et une efficacité accrue. Grâce à ce type de flash, les organisations peuvent réduire jusqu’à 95 % leurs besoins en énergie, en espace et en gestion liés au stockage, par rapport aux solutions à base de HDD.

La durabilité, un enjeu pour l’avenir numérique

Dans le contexte du Jour de la Terre, il est clair que les défis de durabilité auxquels notre planète est confrontée sont de plus en plus pressants. Si les énergies renouvelables font partie intégrante de la solution, l’adoption de technologies plus économes en énergie joue également un rôle clé. En optant pour des solutions plus durables, nous pouvons réduire considérablement la consommation énergétique et contribuer à préserver l’environnement. La mission de la Journée de la Terre, qui est de protéger et préserver la planète, reste plus que jamais d’actualité. Il est temps d’agir, la durabilité et le progrès peuvent aller de pair, à condition de faire les bons choix dès aujourd’hui.

à lire