Les datacenters russes sont contraints à s’équiper local ou chinois

Confrontés aux sanctions imposées à la Russie depuis le conflit avec l’Ukraine, les datacenters russes doivent aujourd’hui composer avec des fournisseurs et investisseurs locaux ou chinois.

Les acteurs russes du datacenter sont confrontés à trois phénomènes : l’embargo sur les équipements américains et européens, qui rend difficile l’acquisition des éléments d’infrastructure comme les UPS, les PDU, les baies, les câbles, etc. ; l’explosion des tarifs de ces équipements lorsqu’il est encore possible de les importer d’Europe ; et le retrait des investisseurs occidentaux.

En réponse, les responsables des datacenters tentent de se tourner vers des productions locales, ce qui profite à l’industrie russe qui cherche également à s’adapter.

  • Emilink, une entreprise métallurgique russe fondée en 2007, fabrique aujourd’hui des supports optiques et cuivre pour la transmission de données, des câbles à fibre optique, des racks et des armoires, des PDU, des prises pour la distribution d’air, et jusqu’à un éclairage LED. Ces produits sont diffusés sous les marques NTSS, Mirack, Kostromakabel, Agalax et Emilink.
  • Rostelcom, par exemple, le premier opérateur télécoms russe, s’équipe désormais de PDU NTSS.
  • Linxdatacenter, qui opère deux datacenters, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et qui envisage de construire un second datacenter à Moscou, est allé chercher ses UPS (onduleurs) chez un fabricant chinois… proposés à des tarifs largement inférieurs à ceux des constructeurs occidentaux.

Ajoutons que sur la partie IT, ces mêmes embargos pèsent sur les serveurs. S’y ajoutent une difficulté inattendue, les fabricants locaux de composants, comme leurs concurrents chinois, proposent des produits dont la qualité, la finition et les performances sont nettement inférieures aux productions américaines ou taïwanaises.

  • Pour soutenir les infrastructures cloud, Linxdatacenter a indiqué qu’il allait se tourner vers le constructeur russe GAGAR.

Quant au financement des projets de datacenters, les porteurs russes se tournent désormais vers des fonds souverains, des fonds d’investissement direct, voire des sociétés télécoms russes.

à lire