Des datacenters dans les éoliennes

La dernière idée durable nous vient d’Allemagne : WindCORES a construit des datacenters dans des éoliennes, le vent permettant de fournir jusqu’à 92% de l’énergie nécessaire aux datacenters.

WindCORES est une filiale de WestfalenWIND, une société allemande spécialisée dans la production d’énergies renouvelables. Créée en 2018, elle expérimente des datacenters placés à l’intérieur des éoliennes, un premier projet situé dans un parc éolien du district de Paderborn, dans l’ouest de l’Allemagne.

Le projet s’est construit sur un premier constat décrit par Fiete Dubberke, directrice générale de WindCORES : « Si vous regardez la pyramide de la durabilité, la forme la plus élevée de durabilité consiste à utiliser des choses qui existent déjà.« 

  • Les datacenters sont friands d’énergies renouvelables, mais le modèle est loin d’être satisfaisant puisque via le jeu des PPA, la production de ces énergies est bien loin de sa consommation ‘virtuelle’ par les datacenters, ce qui relativise ces contrats.
  • Les éoliennes rencontrent des périodes de forte production qui sont un problème, puisque produisant trop de puissance pendant les heures de pointe en rafale, le parc éolien est mis hors tension et l’énergie produite est alors perdue, elle ne peut être stockée. WindCORES estime que l’électricité non utilisée générée pendant ces périodes pourrait alimenter un tiers de tous les datacenters allemands.
  • Les éoliennes sont d’immenses pylônes vides, qui offrent un espace étendu : 13 m de large à la base et la capacité de placer des équipements jusqu’à 150 m de haut. Actuellement, les projets en cours exploitent environ 20 m, soit la hauteur de 3 étages.

WindCORES a donc expérimenté des datacenters dans des éoliennes, où les baies prennent place dans le vide des tours. La production d’une l’éolienne fournit en moyenne de 85 à 92% de l’énergie nécessaire au fonctionnement du datacenter. Le solde est fourni par d’autres sources renouvelables via réseau électrique. Et les éoliennes sont reliées en fibre et aux réseaux.

La solution se veut particulièrement écologique : la source d’énergie renouvelable est incontestable, le taux d’efficacité production/transport est incomparable, et les rejets de CO2 s’élèvent à 10 grammes par kilowattheure, contre en moyenne 430 grammes rejetés par kilowattheure dans les datacenters allemands.

En dehors d’un surcoût inévitable lié à la dispersion des éoliennes et la hauteur des lieux, compensés en réalité selon les porteurs de ces projets par leur simplicité, deux ‘défauts’ sont relevés : la faible scalabilité face à des datacenters ‘classiques’ ; et la condamnation du modèle à moyen terme, le concept de datacenters dans les éoliennes ne pourra pas tenir dans le temps, dans 10 à 15 ans tout sera durable…

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