Ne pas s’illusionner, l’optimisme apparent qui prévaut sur les marchés boursiers cache la réalité, celle de l’inflation et des banques centrales qui s’apprêtent à faire monter la pression. Ce qui va se traduire par une explosion des taux liés au prix de l’argent, et donc du coût des investissements. Même si le marché leur est favorable, les acteurs et les projets de datacenters vont devoir ajuster leur modèle économique.
Tribune par Yves Grandmontagne, Rédacteur en chef de DCmag
Voilà bien longtemps que les entreprises n’avaient réalisé autant de profits et leurs actionnaires encaissé autant de dividendes. Entre la hausse des prix qui profite aux marges et le soutien des états qui ont maintenu l’accès à l’argent facile, les entreprises ont majoritairement terminé l’année dans le vert, et les bourses en ont largement profité. Ce qui les a aidé à se monter optimistes.
Mais cette période ne tiendra pas la distance, et l’euphorie aura une fin, probablement rapide. Car la publication des chiffres de l’inflation en février – 7,2% en France – a de quoi refroidir les ardeurs. D’autant plus que les Etats-Unis jouent avec le feu. Profitant d’une fin d’année exceptionnelle, dans les dépenses des ménages, sur l’emploi qui continue de progresser, sur les résultats d’entreprises – à l’exception des entreprises IT qui licencient à tout va pour maintenir le rythme -, l’inflation s’installe et pour longtemps, et la Fed, la réserve fédérale, pourrait bien frapper un gros coup et ralentir l’enthousiasme en élevant son taux directeur à 5,25%, attendus, voire jusqu’à 6% !
Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les réactions des banques centrales risquent fort de refroidir les marchés. Face à l’ampleur de l’inflation, la BCE (Banque centrale européenne) réagit. Elle devrait élever son taux de dépôt à 3,5% – il est actuellement à 2,5% -, mais les économistes s’attendent à ce qu’il atteigne 4% avant la fin de l’année ou au mieux début 2024. Jamais depuis la création de l’Euro le taux directeur de la BCE n’aura été aussi élevé !
Les conséquences risquent d’être désastreuses pour la finance des entreprises, d’autant que nous sortons d’une longue période d’argent qualifié de ‘facile’. Sur le marché du datacenter, les gros acteurs de la colocation se protègent en s’adossant à des fonds d’investissements, privés ou souverains, ce qui devrait leur permettre de continuer de construire. Certains acteurs plus petits et régionaux l’ont également compris. Pour les projets plus petits, et ceux existants déjà lourdement frappés par la crise énergétique, les conséquences de l’onde de choc qui va toucher la majorité des classes d’actifs seront certainement plus lourdes.
Le cas des datacenters et salles informatiques privés est également problématique. Avec des infrastructures souvent vieillissantes, mais qui doivent se transformer, sous la contrainte de la transformation numérique et durable, des autorités, des clients, des instances écologiques, ou encore des actionnaires, il leur faut se transformer, et donc investir. Mais à quel prix ?
Ce qui est acquis, qu’il s’agisse de construire, de maintenir ou de transformer vos datacenters, c’est qu’il vous en coûtera plus cher, et cela risque de durer longtemps.
Invitation
Des solutions existent cependant pour transformer vos datacenters et salles informatique, les moderniser et répondre aux attentes de vos clients. Parlons-en lors de notre événement “DC Modernisation et Retrofit 2023“.