Teknowlogy PAC – Dès le début de cette crise sans précédent, nous avons tout mis en œuvre pour apporter nos prévisions sur le marché des logiciels et services numériques en France afin que nos clients puissent en bénéficier pour leurs propres analyses.
Nos prévisions initiales réalisées fin mars partaient de l’hypothèse d’un confinement court avec une reprise dès début mai (ce que nous vivons partiellement, sachant que le retour « à la normale » dans de nombreuses entreprises ne se fera pas avant septembre au plus tôt) et sur un PIB en récession entre -4% et -6%. Les annonces du gouvernement sur ce dernier point tablent, pour l’instant, sur une récession de -8% (plus forte récession de la France depuis la Seconde Guerre mondiale). Pour mémoire, la récession en 2009 lors de la crise des subprimes avait été de -2,8%.
Aujourd’hui, certains secteurs comme le tourisme et la restauration sont encore à l’arrêt. Air France a ainsi subi une baisse de 35% des capacités en mars 2020 et suspendu 95% des capacités prévues pour le deuxième trimestre 2020 et prévoit -80% pour le troisième trimestre. Les restaurants, cinémas, salles de spectacles sont toujours fermés. Le redémarrage risque d’être long et lent et les séquelles très profondes.
Dans l’industrie, les ventes de voitures ont chuté de près de 75% en mars et de 90% en avril. L’impact est donc très important et il y a fort à parier que les particuliers ne vont pas tous se ruer acheter des voitures tout de suite, malgré des offres alléchantes sur les véhicules en stock. Le secteur aéronautique est aussi très fortement impacté par le gel quasi intégral du trafic aérien mondial depuis 2 mois. Les experts estiment que le trafic aérien ne reviendra au niveau de 2019 que d’ici 3 à 4 ans. Les compagnies aériennes ne vont ni avoir besoin, ni avoir les moyens d’honorer leurs commandes. Airbus a annoncé une perte de 481 millions d’euros au premier trimestre 2020 (contre un profit de 40 millions en Q1 2019) et un CA en baisse de 15%. Avant même ces résultats, l’avionneur avait diminué sa production de 30% et mis au chômage partiel 3 000 collaborateurs en France (ce chiffre pourrait monter jusqu’à 7 000 d’ici à la fin du deuxième trimestre).
La baisse des coûts est prioritaire et l’IT est souvent un poste assez touché dans ces situations.
- Tous ces éléments nous ont amenés à revoir à la baisse nos scénarios (optimiste et pessimiste) pour 2020. Ainsi, notre scénario optimiste de fin mars estimait la décroissance du marché des services à -2,8% (-13,3% pour le pessimiste). Celui de début mai porte la décroissance à -6,5% pour le scénario optimiste et à -17% pour le pessimiste.
- En ce qui concerne le marché logiciels, le scénario optimiste de fin mars laissait encore entrevoir une légère croissance (+0,5%). Nous estimons maintenant que, dans le meilleur des cas, le marché des logiciels reculera de -3% en 2020.
L’impact de cette crise va donc être très violent pour certains secteurs. Il faut aujourd’hui espérer que la « casse » ne soit pas trop importante, que l’activité économique puisse repartir « à la normale » d’ici à la fin de l’année et que les fournisseurs IT réussissent à accompagner leurs clients pour sortir de cette crise « par le haut » en les rendant plus forts, plus résilients et mieux préparés en cas de prochaine crise.
Les besoins des clients ayant forcément changé avec cette crise, les fournisseurs devront aussi faire évoluer leurs offres et positionnements pour limiter les conséquences et essayer de faire repartir leurs activités le plus rapidement possible.
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