2025 : l’année où l’IT a cessé de bricoler pour enfin penser stratégie

Tribune de Antony Derbès, Président d’Open Lake Technology

2025 ne sera pas l’année des gadgets. Ni celle des effets d’annonce. En 2025, l’IT sort enfin de sa crise d’adolescence pour entrer dans l’âge adulte. Après des années à empiler les solutions, à courir après la dernière innovation sans plan d’ensemble, les entreprises sont désormais sommées de se recentrer. L’heure n’est plus à la débauche technologique, mais à l’intelligence stratégique.

Trop de cloud tue le cloud

L’explosion des infrastructures cloud ces dernières années a laissé dans son sillage un champ de ruines : coûts non maîtrisés, dépendance à des prestataires multiples, silos de données, architecture illisible. En 2025, le multi-cloud devient une stratégie assumée, rationalisée et pilotée. Fini les migrations dans tous les sens. Place à des arbitrages fondés sur la performance, la sécurité et la sobriété numérique.

La sécurité, un sujet business, pas uniquement technique

Cyberattaques plus nombreuses, plus sophistiquées, plus ciblées : la menace est permanente. Mais le vrai virage de 2025, c’est que la cybersécurité n’est plus cantonnée aux RSSI. Elle devient une préoccupation de COMEX, un sujet de gouvernance, un levier de confiance. Le DevSecOps n’est plus un mot-clé pour slides de consultants, c’est une exigence concrète.

L’IA passe de la hype à l’utilité

2023 et 2024 ont été les années de l’envolée de l’IA générative. En 2025, elle devient un outil du quotidien pour les métiers de l’IT. Automatiser les tickets de support, accélérer les développements, optimiser les coûts énergétiques des infrastructures : l’IA est mise au service de l’efficacité. Le buzzword cède la place aux cas d’usage.

Vers une gouvernance IT plus responsable

Autre tendance forte : le retour en grâce de la gouvernance. Pas dans sa version rigide et bureaucratique, mais dans une logique d’alignement stratégique avec les enjeux métiers et sociétaux. L’IT doit désormais rendre des comptes sur son impact environnemental, sur sa contribution à la performance de l’entreprise, sur la souveraineté des données. L’époque du “build fast and break things” est révolue. Construire vite, oui, mais surtout construire juste.

Un pied dans l’innovation, les deux dans la réalité

Il est primordial d’accompagner cette bascule. Je suis pour une IT sobre, fiable, agile, mais surtout alignée. En 2025, le vrai luxe technologique, c’est la cohérence. Savoir dire non à certaines innovations. Savoir consolider avant de déployer. Savoir documenter, automatiser, transmettre. Bref : faire moins, mais mieux.

2025 ne sera pas l’année de la révolution numérique. Ce sera celle de la maturité. Et c’est peut-être encore plus passionnant.

à lire