Une panne de 5 secondes et c’est le black-out… sauf pour les datacenters !

Les conclusions de l’enquête officielle sur la panne massive qui a plongé la péninsule ibérique dans l’obscurité et entraîné le fonctionnement en secours des groupes électrogènes dans les datacenters et les hubs télécoms ne sont pas encore connues… mais elle sonne comme un avertissement pour tous les opérateurs européens.

28 avril 2025, à 12 h 33 min 20 s précises, la péninsule ibérique est plongée dans le black-out. Durant le nuit qui a suivi, une partie de l’Espagne et du Portugal ont été plongés dans le noir. Les premières spéculations sur les causes de l’incident ont porté sur des cyberattaques, puis des conditions atmosphériques exceptionnelles. Mais elles ont été rapidement écartées.

Aujourd’hui, sans connaître les conclusions de l’enquête officielle au moment où nous écrivons ces lignes, l’hypothèse avancée par les experts porte sur une panne en cascade de seulement 5 secondes provoquée par la déconnexion quasi simultanée de deux parcs solaires dans le sud-ouest de l’Espagne. Elle aurait entraîné la perte de 15 GW de capacité de production. Et isolé la péninsule ibérique du réseau électrique continental.

Les opérateurs énergétiques s’attendent à un événement d’urgence, une panne massive liée à la perte d’une grande source d’alimentation – généralement une centrale nucléaire ou à gaz. Les réserves d’urgence sont d’ailleurs dimensionnées en conséquence, ce qui est la bonne réponse dans ce cas.

Mais dans la panne ibérique, l’effet en cascade – de multiples perturbations de faible ampleur qui s’intensifient rapidement – a rappelé la complexité des réseaux énergétiques modernes, dans une infrastructure de production dont une part croissante porte sur l’éolien et le solaire, des énergies renouvelables basées sur des onduleurs.

La panne serait ainsi liée à une combinaison de facteurs comme la forte pénétration des énergies renouvelables, mais aussi une faible inertie, et des réserves de réaction rapide insuffisantes. Ainsi qu’un cadre de planification construit sur des hypothèses obsolètes.

La panne de courant a entraîné des pannes massives des services de télécommunications, qui ont affecté à la fois les communications et les infrastructures, et obligé les opérateurs à démarrer des générateurs de secours pour maintenir les services en marche. Cette partie de la réaction à l’incident a fonctionné, et permis de maintenir les hubs télécoms et les datacenters en état opérationnel. Elle rappelle que la résilience des infrastructures doit demeurer l’objectif premier des exploitants de datacenters.

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