Par Philippe Alcoy, spécialiste de la sécurité chez NETSCOUT
Selon IDC, les connexions 5G devraient atteindre 1,01 milliard en 2023, soit une croissance estimée à 217,2 % entre 2019 et 2023. Le confinement mondial induit par la pandémie et la croissance des objets connectés pourraient conduire à une révision à la hausse de ces tendances. Si elle rassemble autant qu’elle divise, la reprise de la course à la 5G est pourtant inévitable. Dans ce contexte les fournisseurs de services de communication (CSP) doivent proposer des services réseau de haut niveau sur des bandes de fréquences dont les caractéristiques sont très différentes de celles des technologies précédentes.
Cet aspect combiné à la nécessité de prendre en charge divers usages de la 5G avec la possibilité de recourir à de nombreux scénarios de déploiement, constitue un défi pour les fournisseurs de services.
Les fournisseurs de services seront les acteurs principaux du déploiement de la 5G dans les mois à venir. Ils vont devoir trouver le moyen de réduire les interférences de signalisation, afin d’obtenir une capacité de bande passante de très haut niveau, d’assurer un débit de liaison descendante, et ce, tout en offrant une expérience client optimale. Pour y parvenir et planifier les réseaux 5G, ils pourront notamment s’appuyer sur la modélisation de la propagation des radio-fréquences.
Ainsi, avec la multiplication des petits sites cellulaires déployés pour appuyer la 5G, il est essentiel que les CSP garantissent un retour sur investissement en planifiant correctement leurs réseaux. Les CSP peuvent y parvenir en utilisant la modélisation de la propagation des radio-fréquences pour éviter les lacunes dans la planification de la couverture. Celles-ci sont susceptibles d’entraîner une sous-estimation ou une surestimation de la couverture réseau, un déploiement inutile de cellules et un affaiblissement direct de la propagation à partir de l’émetteur de la cellule — autant de facteurs qui peuvent faire augmenter les dépenses d’investissement (CapEx) en raison des modifications à apporter.
En outre, bien que les services basés sur les ondes millimétriques apportent des améliorations significatives pour la 5G dans des domaines tels que la capacité de bande passante, la liaison descendante et la latence, certains défis se posent également : parmi les caractéristiques innées des bandes radioélectriques figurent une couverture réduite, la vulnérabilité à l’affaiblissement de la propagation et la limitation de la pénétration dans les surfaces dures. Grâce à la modélisation de la propagation des radio-fréquences, les CSP peuvent s’attaquer avec précision à ces limitations dans le cadre du déploiement du réseau 5G.
Enfin, la modélisation de la propagation des radio-fréquences est une étape clé dans la phase de planification du réseau. Elle s’appuie sur des techniques de modélisation avancées pour prédire avec précision l’affaiblissement de la propagation entre un émetteur et un lieu donné. Elle permet également aux fournisseurs de services d’exploiter les données de modèles calibrés afin d’établir un scénario de déploiement en situation réelle. Enfin, la modélisation leur fournit des informations opportunes avant qu’ils n’engagent des dépenses dans un projet de déploiement 5G et les aide à atteindre un niveau de couverture réseau optimisé.
Dans les faits, la 5G permettra d’ouvrir la voie à des centaines de nouveaux usages, tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Toutefois, sans une planification adéquate, de nombreux déploiements de réseaux risquent de ne pas répondre à plusieurs critères de rentabilité et de performance. En dotant les CSP des outils nécessaires à la planification des réseaux mobiles dans un monde en 5G, l’objectif est de transmettre aux ingénieurs réseaux les connaissances nécessaires pour aligner les performances des réseaux sur la stratégie de service.