Feuille de route décarbonation du numérique – Mettre en œuvre des systèmes de refroidissement des datacenters adaptés

Extrait des propositions du Groupe de Travail Datacenters & Cloud pour la Feuille de route de décarbonation de la filière numérique piloté par France Datacenter – Fiche levier « Mettre en œuvre des systèmes de refroidissement des datacenters adaptés et limiter l’utilisation de gaz frigorigènes pour accroître l’efficacité énergétique » – Levier identifié comme prioritaire.

Les systèmes de refroidissement, cruciaux dans la consommation énergétique

L’efficacité énergétique pour un datacenter implique de multiplier des actions qui, chacune d’entre elles, contribuent au résultat global. Il faut optimiser chaque équipement, chaque processus en fonction de la charge et des données climatiques variables pour améliorer la performance du datacenter.

Actuellement, le refroidissement peut représenter jusqu’à 40% de la consommation énergétique d’un datacenter. Différentes technologies existent et s’améliorent continuellement pour réduire cet impact sur la consommation énergétique ; elles peuvent être déployées différemment en fonction des sites.

Les objectifs définis par la filière sont les suivants :

Optimiser les infrastructures selon les meilleures technologies existantes en matière de refroidissement en innovant, ceci avec des objectifs de réduction de PUE (Power Usage Effectiveness, indicateur de performance énergétique) pour les datacenters existants ;

Utiliser du matériel plus efficace : transformateurs, UPS avec éco conversions (onduleurs) ;

Augmenter les températures en salles serveurs, lorsque cela est possible techniquement et lorsque les températures actuelles sont en dessous des recommandations de l’ASHRAE (l’organisation internationale qui émet des normes techniques dans le domaine des génies thermiques et climatiques). Il faut noter toutefois que cette augmentation peut entraîner un changement de matériels qui peut impacter négativement l’indicateur environnemental lié aux terminaux.

L’impact des fluides frigorigènes dans les groupes froids :

Les fluides frigorigènes HFC (Hydrofluorocarbures) font l’objet d’un encadrement, voire d’une interdiction au niveau européen. Ils sont progressivement remplacés par des fluides plus performants. Les solutions existent pour passer en fluides non HFC, pourvu que les groupes froids soient situés en extérieur, ou bien avec des maintenances de type industriel et probablement des moyens de lutte spécifiques contre les risques associés. Cela vaut pour les productions de froid centralisées, à eau glacée.

La fuite de fluides HFC est un risque qui a longtemps été considéré comme faible pour les datacenters. Mais cette sous-estimation procède d’un monitoring incomplet sur ce sujet, jusque récemment. La mise en place de détecteurs de fuites (« renifleurs ») et l’amélioration de la maintenance ont permis de mieux appréhender cette problématique, qui représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre du scope 1.

Les objectifs d’ici 2030 sont les suivants :

  • Poursuivre le remplacement des fluides frigorigènes et la migration vers les gaz à faible GWP, en lien avec les protocoles de Montréal et de Kyoto ainsi qu’avec la directive F-gas, en vue d’une réduction de 80% des émissions de HFC d’ici à 2030 (par rapport à 2015) ;
  • Etablir un bilan carbone entre les anciens et les nouveaux fluides frigorigènes ;
  • Renforcer la maintenance des datacenters et la détection des fuites de fluides frigorigènes, inciter les opérateurs à tenir une comptabilité propre de leurs climatisations et à être performants dans leurs opérations (maintenance et contrôle périodique).

Nous estimons l’impact de la réduction du PUE à 1.3 à 790 581 TeqC02 évitées d’ici 2030.

Les fiches leviers sont détaillées dans le rapport complet :

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