Le nucléaire au secours des datacenters

La prise en charge des charges de travail de l’IA et de leur impact sur l’augmentation massive des besoins en énergie, la production de chaleur et le goulot d’étranglement des réseaux sont au cœur des actions des acteurs du datacenter… qui se tournent vers le nucléaire pour répondre à leur besoin croissant en énergie.

A la recherche de l’énergie qui alimentera leurs datacenters, les géants du cloud se tournent vers le nucléaire.

  • Microsoft s’est engagé sur 20 ans auprès de Constellation Energy Generation LLC pour acheter l’électricité produite par la réouverture de la centrale nucléaire Three Mile Island.
    • Le réacteur concerné est l’Unity 1, situé dans une installation adjacente à l’Unity 2 qui a connu une fusion nucléaire partielle en 1979, le pire accident de centrale nucléaire de l’histoire des États-Unis.
    • Constellation prévoit de mettre en service la centrale en 2028, et de produire 835 000 mégawatts d’électricité au moins jusqu’en 2054.
  • Google a signé un accord auprès de la start-up Kairos Power LLC, spécialisée dans les petits réacteurs modulaires (SMR), pour acheter 500 MW d’énergie nucléaire.
    • Kairos fournira à Google de l’énergie nucléaire à partir d’un parc de sept petits réacteurs qui devraient être mis en service d’ici 2030 environ.
  • Amazon a également signé trois accords dans le nucléaire :
    • avec X-energy LLC, qui développe des SMR, pour un tour de financement de 500 millions de dollars ;
    • avec Energy Northwest, un consortium de services publics de l’État de Washington, qui va développer quatre SMR qui devraient être opérationnels au début de la prochaine décennie, pour une première phase de production de 320 mégawatts d’électricité, puis 960 mégawatts.
    • avec Dominion Energy, entreprise de services publics, pour lancer un projet SMR à proximité de la centrale nucléaire de North Anna, en Virginie.

Qu’est-ce que les SMR ?

Le concept de Small Modular Reactors (SMR) est relativement nouveau. Et d’ailleurs il n’existe actuellement que trois réacteurs de ce type en service dans le monde (dont aucun aux États-Unis).

Ces réacteurs nucléaires avancés ont une capacité de production qui peut atteindre 300 MWe par unité, soit environ un tiers de la capacité de production d’un réacteur nucléaire traditionnel. Ils peuvent donc produire une grande quantité d’électricité à faible émission de carbone.

Les SMR présentent de nombreux avantages liés à leur conception, leur taille réduite et leur modularité. Grâce à leur faible encombrement, les SMR peuvent être implantés dans des endroits qui ne sont pas adaptés aux grandes centrales nucléaires. Préfabriquées, les unités de SMR peuvent être fabriquées, puis expédiées et installées sur place, ce qui les rend plus abordables à construire que les réacteurs de grande puissance.

Les SMR permettent de réaliser des économies de coûts et de temps de construction, et ils peuvent être déployés progressivement pour répondre à la demande croissante en énergie. Ils peuvent donc être plus rentables et plus rapides à construire.

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