Henrik Palmgren, Responsable Europe DataCenter pour ABB explique comment la numérisation va aider la prochaine génération de responsables informatiques à proposer des solutions évolutives, flexibles et automatisées et à porter la gestion des infrastructures des DataCenters au-delà du cadre de l’infrastructure informatique.
Face à la croissance continue de la demande en données, associée aux tendances nouvelles liées à la robotisation et à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les datacenters, les responsables informatiques font face à des difficultés de plus en plus complexes. Ils doivent non seulement naviguer entre propriété, sécurité, sûreté, stockage et maintenance des données, mais aussi avoir une longueur d’avance en matière de connaissances et de savoir-faire pour les « facilities ».
En quelques années, ce secteur a proposé des produits connectés et des systèmes avec réglage des paramètres et contrôles afin d’atteindre de nouvelles activités commerciales plus vastes, certaines entrant via la catégorie des « Hyperscales », avec des produits et systèmes liés les uns aux autres, mais hébergés en plusieurs sites.
La colocation et l’externalisation de ces centres seront en continuelle augmentation. Le nombre croissant d’entreprises et de services financiers ou d’autres secteurs industriels retirent des bénéfices de leur flexibilité, de l’évolutivité ainsi que de l’augmentation des capacités de stockage et des économies de coûts qu’ils offrent.
D’après le rapport « Colocation Data Centre Industry Global Markets to 2020 », il est prévu que le paysage de la colocation augmentera de 15,4 % entre 2018 et 2020, pour une valeur estimée à 54,8 milliards de dollars.
Sur la voie en pleine expansion qui mène aux données, quelles sont les tendances clés que les responsables de datacenters devraient appréhender ?
Au vu de la démultiplication des installations en colocation et des centres de données externalisés et hyperconvergés, la nécessité de développer des systèmes d’automatisation inter-installations pour gérer les besoins énergétiques et opérationnels complexes des centres d’informations mondiaux en pleine expansion va se faire de plus en plus prégnante.
Les datacenters modernes reposent déjà sur une très grande variété de procédés automatisés et spécialisés mais séparés (par exemple la surveillance et le contrôle des unités de refroidissement, la gestion d’énergie, l’utilisation et les performances IT). Comme la tendance aux opérations en service réduit persiste, nous pouvons s’attendre à un regain d’automatisation dans le secteur, et notamment (comme ABB le fait déjà dans l’industrie via le programme Ability) de la capacité à gérer plusieurs installations à partir d’un centre de contrôle unique et regroupant l’ensemble de toutes les informations disponibles (tout-en-un). Le fait de présenter des données pertinentes aux opérateurs et de configurer ou modifier et surveiller un serveur local à distance sera donc un vrai plus.
La numérisation nécessitera une infrastructure flexible qui augmentera ou diminuera selon la charge. La simplicité d’utilisation est un facteur clé de la gestion de l’environnement des datacenters avec la réduction du nombre de couches de contrôle, l’augmentation des activités au niveau local (en autonomie si possible) et le besoin de réduire la latence.
Au-delà de l’automatisation et de la simplicité, ce secteur doit également être sensibilisé à la macro- économie et aux besoins grandissant en termes d’efficacité énergétique et de rentabilité, en explorant de manière beaucoup plus large les futures perspectives d’économies. Les géants du numérique comme Google et Facebook (par exemple) déploient de nouveaux outils d’optimisation par l’IA et comme de nouveaux capteurs de température visant à améliorer la consommation d’énergie lors du refroidissement.
Ce qui n’apparaît pas dans cette courte liste des tendances clés est la dépendance à la numérisation. Les datacenters nécessitent une gestion intelligente de la puissance. Avec l’augmentation de la production de données et du nombre de systèmes de données complexes, la numérisation nécessitera une infrastructure flexible qui augmentera ou diminuera selon la charge.
Les solutions proposées pour les datacenters doivent impérativement être conçues en gardant à l’esprit la notion de flexibilité, et ce, dès la conception jusqu’à la réalisation. Cette numérisation intelligente de la puissance vise à permettre aux opérateurs de faire davantage avec ce qui est à leur disposition car un meilleur contrôle est le garant d’une meilleure utilisation, avec à la clé un volume d’informations et une disponibilité maximum.
Grâce à l’architecture « pear to pear » des systèmes numériques, les responsables et les opérateurs des datacenters auront accès à un cadre de référence des meilleures pratiques dans leur secteur et à une meilleure visibilité sur les données multisectorielles. Ces systèmes, ainsi que des fonctionnalités telles que l’analyse de puissance avancée et la gestion intelligente des alarmes et des événements, assurent une plus grande transparence des opérations au niveau du dispositif lui-même et au niveau global de l’entreprise. Ils acquièrent également l’identification des problèmes éventuels et préconisent leurs résolutions avant qu’ils ne provoquent des dommages importants ou des temps d’arrêt.
La sécurité humaine est bien sûr une question clé lorsque des systèmes sous tension entrent en jeu. Grâce à la numérisation, le personnel des datacenters peut gérer son exposition aux risques de travail sous tensions pendant les activités de contrôle ou de maintenance.
En utilisant le diagnostic, le paramétrage d’alarmes et d’événements, les Facilities Managers peuvent identifier précisément les problèmes et consigner proactivement les équipements pour réduire les risques d’exposition dus à des erreurs humaines et par là-même améliorer la sécurité sur le site.
Les datacenters nécessitent une gestion intelligente de la puissance
Plus la dépendance vis-à-vis des datacenters croît, plus il est nécessaire de se protéger des menaces pesant sur la cybersécurité au sein même des centres de données. Le passage à la numérisation intelligente peut aider les opérateurs à surveiller et à contrôler de manière proactive leurs systèmes en leur fournissant une visibilité détaillée et approfondie qui les aide à déceler et à prévenir les menaces pesant sur l’ensemble du datacenter.
D’autre part, le déploiement mondial de la 5G, l’équivalent sans fil d’une connexion haut débit, va accélérer la croissance des données numériques et obliger les futurs datacenters à améliorer leur gestion de l’énergie et leur efficacité opérationnelle.
Face à une demande en données en forte croissance d’Internet des objets et à l’augmentation du nombre d’opérations exécutées via les plateformes, les fournisseurs qui gèrent ces tâches énergivores doivent le faire de manière à garantir l’efficacité opérationnelle et la fiabilité de ces activités modernes. La dépendance aux technologies sophistiquées et à une expertise technique proactive et approfondie passe par des solutions d’automatisation tout-en-un et si possible déjà testées dans des environnements à risque (type Industriel).
La numérisation des environnements sur site et d’environnements hybrides dans le cloud permet la convergence IT/OT à l’aide d’un tableau de bord unique. Transparence et interopérabilité sont au rendez-vous pour une optimisation continue et une grande disponibilité.
Quels que soient les défis que rencontrent les centres de données actuels, qu’il s’agisse d’économie d’espace, de modularité et de flexibilité, d’efficacité énergétique, de continuité du fonctionnement ou de sûreté et de sécurité, la numérisation parviendra à surmonter la fracture numérique et à dépasser les obstacles de nos architectures complexes pour garantir le flux des données dont chaque client a besoin.
Pour plus d’informations, www.datacenter.fr