Une étude de l’agence britannique de l’environnement suggère que les datacenters ne sont « pas des consommateurs intensifs d’eau« . Elle révèle que 64% des datacenters anglais utilisent moins de 10 000 m³ d’eau…
Contrairement aux pratiques américaines, liées à une géographie largement soumise aux sécheresses et au stress hydrique élevé ou extrême (depuis 2022, près des deux tiers des nouveaux datacenters construits ou planifiés se trouvent dans ces zones critiques), ainsi qu’aux hyperscalers pour lesquels l’eau facilement accessible et à faible coût n’était pas une préoccupation, la consommation d’eau par les datacenters européens est un sujet mieux maîtrisé, qui devrait donc être moins sujet à polémique.
Une étude de l’agence britannique de l’environnement sur 73 datacenters en Angleterre vient confirmer leur empreinte hydrique relativement faible : 64 % des datacenters utilisent moins de 10 000 m³ d’eau par an. Ce qui serait inférieur à la consommation d’un « centre de loisirs typique » ou équivalent à la consommation d’eau d’un club de football de Premier League !
Seuls 4 % des sites dépasseraient 100 000 m³ par an…
Cette efficacité britannique (et par extension européenne), c’est dans le choix et la qualité des équipements, et en particulier l’utilisation de systèmes ne nécessitant pas d’eau, qu’il faut la rechercher :
- 89 % des opérateurs ont déclaré qu’ils n’avaient plus besoin de surveiller leur consommation d’eau grâce aux systèmes en boucle fermée.
- 51 % des datacenters emploient des systèmes de refroidissement sans eau.
Le rapport fait également quelques recommandations :
- Élaborer un « indice d’exploitation de l’eau » à l’échelle du Royaume-Uni, par bassin versant, pour aider les développeurs et les planificateurs à évaluer et cartographier le stress hydrique potentiel région par région ;
- Construire de nouveaux réservoirs et moderniser les infrastructures hydrauliques.
- Plus spécifiquement pour les datacenters, se concentrer davantage sur la mesure et la déclaration de la consommation d’eau, ainsi que sur l’efficacité de l’utilisation de l’eau (WUE) ;
- Élaborer une stratégie « water-first digital » axée sur la surveillance intelligente et la prévention des fuites.
Conclusion de l’étude de l’Environment Agency, les datacenters en Angleterre limitent leur empreinte hydrique en adoptant massivement des technologies de refroidissement économes en eau. Il faut cependant s’attendre à une élévation des niveaux réglementaires pour que la consommation d’eau demeure une préoccupation de durabilité…