Les data centers, au cœur des services critiques en France sont plus que jamais sous pression. La santé, la finance, les télécoms, etc., reconnus comme secteurs d’activités d’importance vitale (SAIV), doivent faire face à de multiples risques et réglementations européennes renforcées avec la directive NIS2. Dans un tel contexte, maintenir leur efficacité opérationnelle est capital.
Par Romain PIA, Sales Manager – Southern Europe, Opengear
Identifier les risques pour la continuité de l’activité
Les attaques par rançongiciel, DDoS ou encore les failles internes (phishing, malveillance) ciblent des infrastructures toujours plus complexes. La fréquence et l’ampleur des incidents augmentent, à l’image de la panne mondiale de X (ex-Twitter) en mai 2025 ou de l’incendie du data center OVHcloud en 2021, qui nous rappellent que la résilience ne peut plus être une option.
Cette dernière est aussi mise à mal par des risques physiques : pannes d’alimentation, défauts de redondance, systèmes de refroidissement défaillants ou encore vulnérabilités face aux vagues de chaleur. Le tout dans un contexte de montée en puissance des besoins numériques et d’essor avéré de l’IA, qui impose des besoins accrus en puissance et en refroidissement. Or, les infrastructures n’ont pas initialement été conçues pour gérer l’augmentation de la puissance, de la densité et de la chaleur que cela implique.
Construire la résilience
Pour maintenir la continuité dans les pires scénarios, les opérateurs doivent intégrer des solutions permettant d’assurer la résilience réseau : surveillance en temps réel, gestion des configurations, basculement automatique, diversité de chemins d’accès et idéalement la possibilité d’un accès distant sécurisé – pour réagir vite et gagner du temps.
Lorsqu’une panne d’infrastructure ou une menace cyber provoque une interruption dans le data center, mieux vaut pour les équipes disposer d’un chemin d’accès dédié, indépendant du réseau principal, pour surveiller, gérer et dépanner à distance des équipements spécifiques. Un atout de taille pour réduire les temps d’arrêt et maintenir plus facilement la continuité opérationnelle.
La difficulté ne s’arrête pas là. Les opérateurs de data centers doivent se concentrer sur la conception d’une infrastructure capable de répondre à la croissance des besoins liés à l’IA et aux technologies émergentes.
En intégrant un modèle d’architecture réseau SDN, ils ont la capacité de garantir un service résolument sécurisé et évolutif, tout en offrant un plan de contrôle flexible, capable de s’ajuster facilement à l’évolution des workloads et aux conditions variables du réseau. Associé à des solutions de gestion de réseau intelligente, indépendante du réseau principal, cette approche permet de surveiller et d’intervenir à distance sur les équipements critiques, ainsi que d’isoler rapidement les menaces et d’empêcher leur propagation.
Dans un monde où une moindre interruption peut avoir des conséquences systémiques, la résilience des data centers ne relève plus de la simple anticipation, mais d’un impératif stratégique. Face à l’intensification des menaces et à l’accélération des besoins liés à l’IA, seule une infrastructure réseau agile, indépendante, et sécurisée permettra aux opérateurs, et in fine aux entreprises, de garder une longueur d’avance. Adopter une architecture SDN robuste et prévoir un accès distant dédié ne sont plus des options, mais les piliers d’une continuité d’activité véritablement pérenne. Il est temps de repenser la résilience non comme une réaction, mais comme une réelle posture.

