Dans un article de bog, Microsoft a dévoilé Fairwater, son nouveau datacenter dédié à l’IA, une “usine IA” décrite comme la plus puissante au monde. Un projet colossal, décrit non pas comme un datacenter cloud mais comme une super-machine unique.
C’est avec la volonté d’illustrer sa stratégie pour dominer l’infrastructure des modèles d’IA de prochaine génération, à la fois par l’échelle, l’architecture et l’efficacité énergétique, que Microsoft a publié un article de blog « À l’intérieur du centre de données d’IA le plus puissant au monde« , évoquant son projet Fairwater à Mt Pleasant, dans le Wisconsin (USA), inauguré en 2025.
- Source de l’image d’entête : Microsoft
Un datacenter d’IA conçu comme une machine unique
Fairwater est un datacenter d’IA, une installation unique, spécialement conçue pour la formation en IA et l’exécution de modèles et d’applications d’intelligence artificielle à grande échelle, qui fonctionne comme un seul super-calculateur (coût global de 7 milliards de dollars, source DCmag).
- Les installations s’étendent sur 128 hectares, avec 3 bâtiments couvrant une surface totale de 1,1 million de mètres carrés sous toiture.
- L’article précise que sa construction a nécessité 75 kilomètres de pieux de fondation profonds, 12 millions de tonnes d’acier de construction, 193 kilomètres de câbles souterrains moyenne tension et 116 kilomètres de tuyauterie mécanique.
Une infrastructure d’IA muticouche
Dans une architecture traditionnelle de datacenter, avec des racks disposés dans un couloir, la distance physique entre les racks introduit une latence dans le système. Microsoft remédie à ce problème en disposant les racks sur deux étages, ce qui multiplie les capacités de connexion : racks connectés aux racks adjacents et à des racks supplémentaires situés au-dessus ou en dessous.
- Chaque rack intègre 72 GPU NVIDIA Blackwell, regroupés dans un domaine NVLink unique qui offre 1,8 téraoctet de bande passante GPU à GPU et donne à chaque GPU accès à 14 téraoctets de mémoire mutualisée. Chaque rack génére 1,8 Tb/s de bande passante.
- Des commutateurs Top-of-Rack (ToR) assurent une connexion réseau à faible latence entre eux dans un domaine NVLink unifié, avec un débit de 865 000 tokens par seconde par rack.
- Pour relier les GPU à l’échelle du datacenter, NVLink et NVSwitch assurent les communications intra-rack, InfiniBand et Ethernet InfiniBand 800 Gb/s connectent les racks entre eux (architecture non bloquante).
- Le réseau optique réunit assez de fibre pour faire 4,5 fois le tour de la Terre…
Un impact environnemental réduit
- Environ 90 % du datacenter est en refroidissement liquide à boucle fermée (eau recyclée, sans sans perte par évaporation, zéro gaspillage), avec recirculation en boucle fermée garantit un gaspillage d’eau nul ; le reste passe en free cooling à l’air extérieur selon les besoins.
- L’eau chaude est acheminée vers les 172 ventilateurs de 6 mètres situés de chaque côté du datacenter, qui refroidissent l’eau qui circule en boucle fermé. Fairwater disposerait de la deuxième plus grande installation de production de froid (chiller) à eau au monde.
Microsoft aurait également repensé le système de stockage, qui est immense — de “la taille de cinq terrains de football” indique l’auteur de l’article. Il serait capable d’effectuer plus de 2 millions d’opérations lecture/écriture par seconde pour un compte de stockage Azure.
D’autres datacenters Fairwater devraient être construits aux États-Unis, en Norvège (avec nScale & Aker JV) et au Royaume-Uni (avec nScale). Ils seront connectés au cloud Microsoft existant (400 datacenters dans 70 régions).
Pour conclure, Microsoft ne voit pas Fairwater comme un datacenter classique, mais comme une machine IA modulaire et à l’échelle mondiale. Chaque composant — du GPU au réseau, du stockage au refroidissement — est co-conçu pour l’IA. Ce type d’infrastructure révolutionne la façon de penser les superordinateurs, en les distribuant spatialement mais en les orchestrant comme une seule entité.