A Mesa, banlieue de Phoenix, Arizona, les datacenters n’ont plus la cote…

Mesa, dans la banlieue de Phoenix, est le lieu recherché pour les datacenters en Arizona, avec pas moins de 15 projets en cours, dont Google et Meta. Mais les édiles de la ville s’interrogent et les entreprises locales disent ‘ça suffit’ ! Ils veulent sur leurs terrains des industries plus riches et qui créent plus d’emplois.

La vie des grands marchés de datacenters ne serait donc qu’un éternel recommencement ? Au départ, certains lieux sont privilégiés : disponibilité des terrains, prix du foncier, électricité favorisent l’implantation de nouveaux datacenters. Les agglomérations y voient des investissements lourds et une opportunité d’accélérer l’implantation de marchés numériques.

Les partisans des datacenters ne manquent pas de rappeler qu’ils contribuent à la vitalité économique d’une région et aident à créer une main-d’œuvre de haute technologie avec un minimum de bruit, de trafic et de problèmes de sécurité publique.

Mais dans le temps l’engouement pour les datacenters affiche ses limites. Les datacenters sont aujourd’hui accusés de s’emparer de terrains industriels aux riches potentiels, de consommer trop d’énergie et d’eau, de ne pas créer d’emplois.

C’est ce qui se déroule actuellement à Mesa, une banlieue de Phoenix jusqu’à présent favorable aux implantations de datacenters hyperscale (44,3 MW), aujourd’hui considérée comme la cinquième des 20 premières places de marchés des datacenters aux Etats-Unis, mais où l’explosion de la demande et les perspectives liées à l’IA ne font plus sourire certains élus.

Un représentant du district 6, l’épicentre de la croissance des datacenters à Mesa, a ainsi déclaré : « Je pense que nous avons eu plus que notre juste part de ces datacenters. (…) Je crains que ce qui rend le corridor technologique d’Elliot Road si précieux, comme la disponibilité de l’eau, l’augmentation des infrastructures en matière d’électricité, les câbles à fibres optiques… soient tous engloutis par un seul secteur qui ne fournit pas grand-chose en emplois.« 

Sans parler d’opposition, on notera que des entreprises locales ne montrent plus autant d’enthousiasme non plus ! Au-delà des aides fiscales accordées tant par les communes que par la gouverneure de l’état d’Arizona, leurs représentants affirment aujourd’hui que « Les datacenters nous frappent durement« . Ils travaillent d’ailleurs à « ralentir le train » des implantations de nouveaux datacenters.

L’une des principales critiques portant sur l’usage excessif de l’eau, en réaction, les porteurs de projets de nouveaux datacenters affirment agir dans le sens des attentes des communautés. Google, par exemple, qui a annoncé récemment la construction d’un datacenter à Mesa (Google va construire un datacenter de 600 M$ à Mesa, Arizona), affirme que celui-ci sera refroidi à 100% par air. D’autres planchent sur des systèmes de refroidissement qui ne sont bas basés uniquement sur l’eau.

Mais le focus des opposants porte sur l’emploi. Ils pointent le faible rapport entre les emplois permanents créés et les ressources utilisées dans les datacenters. « Ce sont des emplois de qualité, mais ce n’est pas suffisant pour l’espace qu’ils occupent dans des zones stratégiques comme le corridor technologique d’Elliott Road« .

Que veulent les élus de Mesa aujourd’hui ? Des industries de pointe qui valorisent leurs précieux terrains. Ils souhaitent maintenir la diversité et favoriser l’implantation d’industries riches en emplois. Et ils ne veulent plus, ou moins de datacenters !

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