Pour Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, la coupure du câble sous-marin C-Lion1, qui relie Helsinki en Finlande à Rostock en Allemagne, doit être considérée comme « un acte de guerre hybride« .
Le ministre allemand de la Défense a déclaré « personne ne croit que ces câbles ont été coupés accidentellement (…) Nous devons affirmer, sans savoir précisément de qui il s’agit, qu’il s’agit d’une action hybride. Et nous devons également supposer, sans le savoir encore, qu’il s’agit d’un sabotage« .
Il emploie volontairement le pluriel car ce sont en réalité deux câbles sous-marins qui ont été coupés, qui sur une section ne sont éloignés que d’une dizaine de mètres : le câble C-Lion1, qui relie la Finlande à l’Allemagne, et le câble BCS Est-Ouest qui relie la Lituanie à la Suède.
De son côté, Ari-Jussi Knaapila, PDG de Cinia Oy, l’opérateur qui exploite C-Lion1, a déclaré lundi que le câble aurait été entièrement sectionné, et que les dommages causés au câble proviendraient d’un « impact externe ».
Enfin, après que les Etats-Unis ont mis en garde les occidentaux contre une recrudescence des activités russes à proximité des câbles, on apprend que la semaine dernière un navire espion russe, le Yantar, qui naviguait à proximité de câbles sous-marins, a dû être escorté hors des eaux irlandaises.
Pour résumer, sans rien savoir officiellement des causes des coupures des câbles sous-marins en mer Baltique – et l’on rappellera qu’il y a environ 200 incidents sur des câbles sous-marins tous les ans, dont 70% proviennent d’arrachements par des ancres marines – la thèse du sabotage domine, lié à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et l’autorisation par les Etats-Unis accordée aux ukrainiens d’utiliser des missiles à longue portée.
Dans ce climat inquiétant, la situation s’envenime dans les pays nordiques qui disposent de frontières avec la Russie. La Finlande, la Norvège et la Suède ont publié de nouvelles directives de survivre en cas de guerre à l’intention de leurs citoyens.