Ce lundi 18 novembre, le service finlandais de sécurité et de renseignement (Supo) a averti que toutes les télécommunications internationales transitant par le câble sous-marin C-Lion1 de fibre optique à haut débit (144 térabits par seconde) qui relie Helsinki à Rostock et l’Europe continentale ont été coupées.
Ce câble de 1 173 kilomètres dessert les datacenters du pays nordique à partir de son atterrage sur l’île de Santahamina. C’est le seul câble sous-marin finlandais qui relie directement l’Europe centrale. Pour autant, la Finlande reste connectée par l’intermédiaire de plusieurs câbles terrestres qui traversent la Suède.
Au moment où nous écrivons ces lignes, Cinia Oy, entreprise finlandaise détenue majoritairement (77%) par l’État, propriétaire et exploitant de la liaison, n’a apporté aucun commentaire à l’information.
Selon Cinia, un navire de réparation se tient prêt dans ces eaux pour se rendre sur le site de la panne. Il faut généralement entre 5 et 15 jours pour réparer les câbles sous-marins.
Un peu de paranoïa s’impose…
Tant que nous ne serons informés de l’origine de la panne, les autorités européennes risquent fort de s’interroger : la coupure est-elle accidentelle ou intentionnelle ? A l’image des explosions qui ont détruit le gazoduc Nord Stream en 2022.
Pour certains experts, la probabilité d’un accident est faible, ce qui milite pour l’intentionnalité de la coupure. Et de pointer la Russie.
Une enquête conjointe des médias publics de Suède, du Danemark, de Norvège et de Finlande menée en avril 2023 a révélé que la Russie disposait d’une flotte de navires espions présumés opérant dans les eaux nordiques dans le cadre d’un programme de sabotage potentiel de câbles sous-marins et de parcs éoliens.