Incendies, le risque d’incendie lié aux batteries lithium-ion

Hasard de l’actualité ou augmentation des risques… les cas d’incendies se sont multipliés ces dernières semaines. Et l’Uptime Institute pointe le risque de combustion des batteries lithium-ion (Li-ion). Pour autant, ne nous emballons pas, ces batteries ne sont pas responsables de tous les maux des datacenters !

Selon l’étude annuelle de l’Uptime Institute, les incendies sont à l’origine de 7% des pannes dans les datacenters. Les experts de l’organisme de certification constatent en particulier que l’incendie demeure un risque élevé dans le datacenter, moins par le nombre de départs de feu et d’incendies qui sont déclarés que par la gravité de ces incidents.

Si l’incident électrique est à l’origine de la majorité des incendies dans le datacenter, tous ne mettent pas en cause les batteries lithium-ion. Par contre, lorsque l’incendie atteint ces batteries, un phénomène d’emballement thermique et d’accumulation de chaleur se traduit pas une difficulté majeure de dissipation de cette chaleur et donc d’extinction de l’incendie. De plus, la chaleur produite par une batterie Li-ion est plus élevée, ce qui entraîne une réaction plus faible au contact de l’eau ou de gaz d’extinction. Nous avons tous vu des incendies de batteries Li-ion qui perdurent durant des heures.

Ne le cachons pas, comme l’indique l’Uptime, les batteries Li-ion présentent un plus grand risque que les batteries plomb-acide. Par l’énergie emmagasinée le feu de batterie Li-ion chauffe plus et dure plus longtemps, les dégâts sont donc plus lourds. Mais le risque a toujours été présent dans les datacenters, au point que la détection et la lutte contre l’incendie sont des éléments constitutifs de la stratégie de sécurité, et leur faiblesse est parfois un élément de leur gravité.

Dans le même temps, les batteries Li-ion représentent une avancée significative dans le stockage et la disponibilité de l’électricité dans le datacenter. Ces batteries sont plus petites, leur maintenance est plus simple, leur cycle d’usage et durée de vie sont plus longs, et elles sont indispensables à la distribution des énergies renouvelables. D’ici 2025, 35% des batteries qui équiperont les datacenters seront Li-ion.

Certes, le risque est plus grand avec les batteries Li-ion, mais il faut d’abord se poser la question de l’origine de ces feux. En Corée du sud (SK C&C) comme en France (Maxnod), les batteries Li-ion sont pointée du doigt car elles ont certainement accentué la gravité de l’incendie, mais en sont-elles à l’origine ?

Il faut donc s’interroger non pas seulement sur l’usage des batteries Li-ion, mais sur notre connaissance de leur fonctionnement et leur usage. Il faut certainement revoir la conception du datacenter et l’emplacement où sont stockées et utilisées ces batteries. De même, les processus de surveillance, de détection et d’intervention doivent être revus et adaptés au risque. Et également s’interroger sur la présence des onduleurs montés sur rack et celle des batteries distribuées…

Si l’efficacité des batteries Li-ion est démontrée, encore faut-il en contrôler et maîtriser le risque. Qui certainement perdurera même si nous continuons de le réduire.

à lire