L’affaire du câblage au plomb toxique

C’est une affaire en forme de scandale qui vient d’être révélée par le Wall Street Journal : les câbles télécoms sous-marins, enterrés et aériens vieux de plusieurs décennies sont gainés de plomb toxique qui se disperse dans l’eau, la terre et l’air… Et les opérateurs télécoms savaient !

A l’origine des révélations du WSJ est un procès en Californie qui a poussé l’opérateur télécoms américain historique AT&T à remplacer des câbles sous-marin gainés de plomb. AT&T a cependant refusé d’admettre que cela est répréhensible, alors que depuis bien avant 1964, date à laquelle les opérateurs américains ont cessé d’employer des câbles gainés de plomb, les risques liés à la dégradation de ces câbles sont connus des experts.

A la suite de cette affaire, les journalistes du WSJ ont lancé une série d’enquêtes. A commencer par consulter des laboratoires qui ont réalisé des tests et confirmé que le plomb des câbles se dégrade dans le temps et est rejeté dans l’eau, le sol ou l’air. Concernant les câbles sous-marins, des plongeurs ont également enquêté et validé la dégradation.

Voilà bien longtemps donc que les opérateurs télécoms n’installent plus de câbles gainés de plomb, et plus récemment ils se sont lancés dans les câbles en fibre optique, un énorme marché aux Etats-Unis qui n’a cessé de prendre du retard sur ce plan.

Et les enquêteurs du WSJ ont découvert une pratique qui pourrait bien accélérer le scandale : lorsqu’ils sont changés, les anciens câblages sont généralement laissés en place !

Pour comprendre l’étendue que peut prendre la révélation, rappelons que les américains sont fort procéduriers, c’est même un modèle économique ; qu’ils pourraient être tentés de lancer des actions collectives ; que si le processus est long, il peut se terminer par des dommages et des réparations ; mais que dans le même temps le gouvernement fédéral a libéré des fonds considérables pour accélérer la transformation numérique, les opérateurs télécoms seront certainement tentés d’y piocher pour payer les éventuelles mesures correctives et finalement ne pas supporter la charge de leurs pratiques !

Affaire à suivre…

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