Écartée des programmes spatiaux qui visent la Lune, l’Europe lance un projet qui pourrait l’installer sur notre satellite, y déployer un datacenter Edge pour servir l’ensemble des programmes lunaires.
L’annonce de ce jour, 1er avril, a surpris le monde de l’espace comme celui des datacenters : l’Europe veut prendre pied sur la Lune et pour cela veut installer un datacenter sur l’astre lunaire.
Si l’idée surprend, elle n’est pas si mauvaise. Le projet porté par l’ESA repose en effet sur trois containers placés dans des nacelles avec des fusées de freinage qui pourraient être lancés de Kourou vers la Lune où ils se poseraient en douceur et à proximité.
- Le premier container serait un datacenter classique, avec une infrastructure hyperconvergée, et une climatisation en liquid cooling, dans une approche edge, qui embarque également un outils d’intelligence artificielle pour piloter la configuration et le grid du mix énergétique lunaire.
- Le second container apporterait l’énergie avec un ensemble composé d’une pile à hydrogène et son réservoir en secours, et d’une surface de panneaux solaires d’une surface équivalente à un terrain de football qui se déplierait automatiquement pour produire de l’électricité dès l’alunissage.
- Enfin, le troisième container emporterait les équipements de communication, les outils de montage et de maintenance, ainsi qu’un espace pour accueillir les techniciens de l’ESA, avec un coin repos, une cuisine et des sanitaires.
On notera le dernier projet de l’ESA de déployer un câble regroupant l’alimentation électrique et la fibre, afin de relier le datacenter à la Terre, sur le modèle des projets d’ascenseurs spatiaux qui fleurissent dans l’imaginaire des ingénieurs, mais qui n’ont pas l’ambition d’aller jusqu’à la Lune. Ici le projet est plus réduit, un simple câble, et n’envisage pas d’y faire circuler des équipements et des hommes. Il est pour le moment bloqué sur la question de la couleur du câble qui doit faire l’objet d’une unanimité dans le vote des états membres.
L’originalité du projet provient du service apporté aux programmes spatiaux qui ciblent la Lune, chez les américains, les russes, les chinois, les indiens, les japonais… Le projet leur proposera les services d’un cloud public, avec une infrastructure edge à l’échelle de la Lune, calcul, IA et Big Data, stockage des données, et communication de et vers la Terre.
Dernière spécificité, ce programme initié le 1er avril 2020, confirmé ce 1er avril 2021, et programmé pour le 1er avril 2022, fait preuve d’une incroyable continuité, avec pour cible la Lune dont le datacenter prendrait insidieusement le contrôle, sans qu’aucun européen n’y mette les pieds, sauf éventuellement pour en assurer les branchements et la maintenance.