Méthodes agiles, rentabilité démontrée

30 ans après la naissance du mouvement « agile », souvent plébiscité, mais parfois aussi décrié, Reacteev, et Darwin X prouvent sa contribution à la rentabilité des entreprises.

Etude – L’expert de la transformation agile et la société de conseil spécialisée dans l’innovation technologique, démontrent ainsi, dans le cadre d’une étude inédite, la corrélation entre le niveau d’agilité des organisations et leur profitabilité. Menée auprès d’une quinzaine de banques européennes, celle-ci révèle la puissance de ces méthodes pour accroître la performance des organisations.

L’agilité, ça fonctionne !

Né aux États-Unis dans les années 90, le mouvement agile s’est développé depuis dans de nombreuses entreprises à travers le monde. Pour les acteurs qui l’ont adopté, sa promesse est de pouvoir lancer des produits et services plus rapidement et à moindre coût, afin de répondre aux attentes des clients sur des marchés de plus en plus dynamiques. En mettant fin aux processus rigides qui freinent les adaptations, les méthodes agiles leur permettent d’améliorer leur efficience opérationnelle.

Pourtant, d’après certains, le concept aurait fait son temps. 30 ans après sa naissance, il est toujours aussi compliqué de mesurer son efficacité, de manière indiscutable. Reacteev a donc voulu la vérifier de façon factuelle. Pour cela, elle a fait appel à l’agence Darwin X, qui a mis au point l’Agile Community Index, un outil évaluant le degré de pénétration de l’agilité au sein des entreprises. Celui-ci se base sur la mesure du nombre de collaborateurs occupant des fonctions clairement identifiées comme agiles : Product Owner, Scrum Master, responsable agile ou encore DevOps. Un index déjà éprouvé sur de nombreux secteurs, auquel Reacteev et Darwin X sont venus associer un nouveau paramètre : le taux de rentabilité, mesuré par le ratio coût/revenus.

Il en ressort une étude inédite, menée auprès des principales banques européennes*, un secteur qui a beaucoup investi dans l’agilité au cours des dix dernières années. Et, les résultats sont sans équivoque : l’agilité est directement corrélée à la rentabilité !

Plus les banques sont agiles, plus elles sont rentables

Au contraire des start-ups ou d’entreprises nativement agiles, les banques présentent l’avantage de ne pas être toutes au même niveau de maturité en matière d’agilité. Elles offrent ainsi un terrain d’études particulièrement intéressant pour établir des comparaisons. Menée pays par pays, afin d’éliminer les biais liés à la disparité des coûts du travail, l’étude fait apparaître clairement une corrélation entre le niveau d’agilité des banques et leur profitabilité.

Ainsi, aux Pays-Bas, le pays européen le plus agile dans le secteur bancaire, ING combine à la fois le meilleur taux d’agilité (100, puisqu’elle obtient le meilleur score au niveau européen) avec le ratio coût/revenu le plus faible, à savoir 57 %. Au Royaume-Uni, c’est Lloyds qui arrive en tête pour l’agilité (37) comme pour la rentabilité (54 %). Elle est suivie de Natwest Group (24 pour l’agilité et 62 % pour le ratio coût/revenus), puis de Standard Chartered (18 et 66 %) et, enfin, de Barclays, (17 et 65 %).

En France, cette corrélation ne se vérifie pas toujours. Ainsi, la Société Générale, la BNP et la BPCE se situent dans le Top 3 en matière d’agilité (affichant respectivement les scores de 25, de 21 et de 12). Ce sont aussi trois banques parmi les plus rentables du classement tricolore, avec des ratio coûts/revenus de 68 %, 67 % et 71 %. Toutefois, deux exceptions ne confirment pas la règle, puisque le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel, qui affichent les meilleurs ratio coût/revenu sont aussi les moins agiles du classement français ; une particularité liée sans doute à paysage bancaire très diversifié.

En Espagne, on retrouve à nouveau un rapport étroit entre ces deux critères : BBVA combine les meilleurs scores pour l’agilité et rentabilité (20 et 43 %). Elle est suivie de Banco Santander (10 pour l’agilité et 45 % pour le ratio coûts/revenus), tandis que CaixaBank est à la fois la banque qui a le moins investi dans les méthodes agiles (9) et qui présente le ratio coûts/revenus le plus élevé (49 %).

« S’il n’existe pas une seule manière d’évaluer le taux d’agilité des entreprises, cette étude a le mérite d’être la première à s’appuyer sur des KPI fiables et mesurables, montrant de manière factuelle la corrélation entre profitabilité et agilité. Cette dernière s’exprime de façon visible sur les graphiques, avec une courbe à 45° reliant les différentes banques, dans chacune des zones géographiques », explique Stéphane Dautel, Founder & Managing Director chez Darwin X.

« Pour tous ceux qui en douteraient encore, l’étude que nous avons réalisée avec Darwin X prouve bel et bien l’efficacité des méthodes agiles. Non seulement ce modèle n’est pas mort, mais il est loin d’avoir révélé tout son potentiel. Aujourd’hui, il faut encore aller plus loin, alors que s’amorce une nouvelle transformation majeure avec l’arrivée de l’IA. Je suis convaincu que les entreprises qui ont pris le tournant de l’agilité sont les mieux préparées à aborder cette nouvelle évolution stratégique », conclut David Cliquot, CEO de Reacteev.

Les banques néerlandaises sont les plus agiles d’Europe !

C’est ING qui arrive en tête des banques les plus agiles au niveau européen, suivi de Rabobank. Derrière ces 2 banques des Pays-Bas, vient ensuite, la britannique Lloyds, sur la 3e marche du podium. Les banques françaises se positionnent en 3e position au classement global, avec en tête de file la Société générale (5e banque européenne la plus agile), suivie de la BNP (7e) et de la BPCE (12e).

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