Quand certaines agglomérations traditionnellement terre d’accueil des grands datacenters mettent en place des moratoires et bloquent la construction de nouveaux datacenters – Amsterdam, Dublin, Singapour, etc. -, le territoire de Plaine Commune préfère modifier les règles (en prenant exemple sur Equinix PA10) et les imposer aux futurs projets.
Photo d’entête : Régis Castagné, Président d’Equinix France (à gauche), accueille Mathieu Hanotin, Président de Plaine Commune et Maire de Saint-Denis
Il y a un peu plus d’un an, à l’occasion de la pose de la première pierre du méga projet à plus d’un milliard d’euros d’Interxion à La Courneuve, nous avions noté le discours inquiet et parfois hostile des politique envers les datacenters. Même si le modèle économique affiche des investissements importants et s’accompagne de démarches environnementales et sociales.
Invité à inaugurer PA10 d’Equinix la semaine dernière, Mathieu Hanotin, Président de Plaine Commune et Maire de Saint-Denis, s’est montré plus conciliant, compréhensif sur la nécessité de disposer de datacenters pour accompagner la transition numérique, et défenseur de la souveraineté. Mais dans le même temps, il a affirmé que les futurs projets devront intégrer les règles développées avec le datacenter d’Equinix.
Qu’est-ce qui a changé ?
Pour rappel, Plaine Commune est un établissement public territorial (EPT), une structure intercommunale française, créée le 1er janvier 2016 dans le cadre de la mise en place de la métropole du Grand Paris, et située dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Ce qui a changé, de notre point de vue, c’est certes l’intelligence de la relation établie par Equinix avec les organisations locales et les élus, ce qu’Interxion avait également développé à La Courneuve, mais nous y ajouterons un élément essentiel : la plus grande compréhension du datacenter et de son modus operandi par les élus et politiques.
Plus de construction de datacenter sans intégrer les nouvelles règles !
Pour Mathieu Hanotin, le datacenter est « un projet industriel qui a peu d’utilité sociale« . Il concède cependant qu’il permet de « développer une nouvelle dynamique économique, avec de nouveaux besoins (…), besoins d’outils robustes pour supporter les projets. (Et) ne pas externaliser l’ensemble des fonctions support hors de la ville.«
Le Maire de Saint-Denis adhère donc au projet économique, on le ferait à moins à la vue de la hauteur des investissements, mais se montre ferme face à la rareté du foncier, quitte à imposer de nouvelles règles. « Plus de construction de datacenter sans intégrer les règles développées ici« .
PA10 d’Equinix fait donc office de modèle pour les futurs projets de datacenters sur l’agglo de Plaine Commune : « Nous avons l’impression de participer au développement de la France de demain avec des innovations. Nous devons trouver des solutions locales afin de limiter l’impact environnemental des datacenters« , commente Mathieu Hanotin, dont un des projets est de « développer un réseau de froid, une clim biologique, en plus du réseau de chaleur« .
Suivre les règles élaborées pour Equinix PA10
Pour conclure sur la nécessité de « repenser de manière coordonnée pour garantir la durabilité de nos investissements et de nos territoires. Il n’y a pas de solution miracle, tout est lié« , le Président de Plaine Commune invite à « s’interroger sur la mutation des anciens équipements et se montrer inventifs« . La porte reste donc ouverte aux nouveaux projets de datacenter, à la condition de respecter les règles établies avec Equinix PA10 (lire : »Inauguration de PA10 : Equinix donne la tendance sur les datacenters de colocation« ). Le message a le mérite d’être clair.