Quand la géopolitique s’invite sur les câbles sous-marins… la Chine se retire du projet SEA-ME-WE

China Telecom et China Mobile ont annulé leur participation au financement du projet de câble sous-marin SEA-ME-WE 6 qui doit relier l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Ouest, de Singapour à Marseille.

L’infrastructure numérique est devenu un instrument politique, un moyen de faire peser pression et menaces sur des états en conflit réel ou larvé. Et les câbles sous-marin n’échappent pas à l’arsenal des menaces qui pèsent sur l’Internet mondial.

Sur le conflit entre l’Ukraine et la Russie, le risque que cette dernière et d’autres nations en conflit s’attaquent aux câbles sous-marins est réel. Du côté américain, c’est plutôt la Chine qui est ciblée, l’administration américaine ayant pesé de tout son poids pour empêcher l’atterrissage de câbles venant d’Océanie sur le territoire chinois.

  • China Mobile, China Telecom et China Unicom se sont vu interdire pour le premier, révoqués pour les deux autres l’autorisation de d’opérer aux Etats-unis.

Aujourd’hui, la Chine riposte en se désengageant sur projet de câble sous-marin SEA-ME-WE 6 ((Southeast Asia-Middle East-Western Europe 6).

  • China Telecom et China Mobile ont retiré leur participation de 20% dans le projet, lui même estimé à 500 millions $.
  • La motivation chinoise n’est pas seulement politique, elle est également commerciale : la Chine dénonce l’attribution du contrat de construction du câble à l’américaine SubCom, qui a devancé la chinoise Hengtong Marine China.
  • Notons qu’Orange a rejoint le consortium SEA-ME-WE 6 en février 2022, et sera sa « landing party » sur le territoire français.

Si le projet SMW6 n’est pas remis en cause, il s’agira de re-boucler son budget, et probablement de reculer son ouverture. Avec également pour conséquence d’augmenter le tarif des interconnexions.

SEA-ME-WE 6 (South East Asia-Middle East-West Europe 6, ou SMW6)

  • SMW6 est un système de câble sous-marin de 19 200 km entre Singapour et la France (Marseille). Il traversera l’Égypte par des câbles terrestres.
  • Il est composé de 10 paires de fibres, avec 12,6 Tbps par paire de fibres et une capacité de système de 126 Tbps, utilisant la dernière technologie SDM.
  • Sa mise en service est programmée pour le premier semestre 2025.
  • Le consortium SMW6 comprend la Bangladesh Submarine Cable Company, Bharti Airtel Ltd. (Inde), Dhiraagu (Maldives), Djibouti Telecom, Mobily (Arabie Saoudite), Orange (France), Singtel (Singapour), Sri Lanka Telecom, Telecom Egypt, Telekom Malaysia, Telin (Indonésie), et Trans World Associates (Pakistan).

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