L’incendie du datacenter OVHcloud de Strasbourg a été un choc pour l’ensemble de l’écosystème du datacenter, et cela largement au-delà des frontières françaises, jusque dans la presse spécialisée mondiale.
Des incidents viennent régulièrement rompre l’apparente monotonie du datacenter, parfois avec une gravité certaine – un onduleur ou une batterie qui explose n’est pas rare – mais toujours sous contrôle et sans trop de gravité. C’est pour cela que les opérateurs de datacenter investissent lourdement dans la criticité de leurs équipements au service de leurs clients. Mais il arrive également que l’incident échappe au contrôle et à la sécurité, pour entraîner de douloureuses et coûteuses interruptions de services.
Par contre, l’incendie qui a ravagé le datacenter de Strasbourg tient de l’exception, par sa gravité, tout d’abord, et par l’étendue des dégâts collatéraux, alors que les investissements consentis dans le datacenter auraient justement dû permettre que cela n’arrive pas !
Le contre coup ne s’est pas fait attendre. Comme nous l’ont confirmé de nombreux acteurs du marché, leurs clients ont montré leur inquiétude quant à la capacité de leur fournisseur de colocation, d’hébergement ou de cloud à résister à un incendie, à protéger leurs serveurs et leurs données. Nous y reviendrons très prochainement au détour de l’interview que nous a accordé Olivier Micheli, président de Data4 et de France Datacenter, qui évoque une onde de choc mondiale.
A Datacenter Magazine, nous avons beaucoup publié sur l’incendie du datacenter d’OVHcloud. Nous nous sommes également montrés critiques quant aux pratiques d’OVH dans la conception de son datacenter, probablement en partie dictées par le modèle de cloud low cost de l’éditeur, qui ont certainement favorisé le désastre. Et il est à craindre que nous revenions encore longtemps sur son effet sur notre écosystème, la nécessité de renforcer les défenses, de tranquilliser les clients, de leur fournir les accréditations adéquates, ou en encore le repli de certaines compagnies d’assurance.
Cette expertise que nous avons réunie et publiée, a largement retenu votre attention, et il nous semble votre agrément. La gravité de l’événement mérite aujourd’hui encore notre couverture médiatique. Et cette dernière s’est élargie ces derniers jours. A commencer par notre confrère ZDnet.fr qui nous a demandé la fourniture d’un article documenté sur la responsabilité d’OVHcloud dans l’incendie de son datacenter. C’est probablement l’article le plus abouti qu’a écrit notre rédacteur en chef sur l’incendie, que nous vous invitons à découvrir :
« Incendie du datacenter de Strasbourg : polémique autour des possibles négligences d’OVHcloud«
Cet article a semble-t-il fait du bruit. Nous l’avons constaté en particulier sur les réseaux sociaux. Il a surtout largement dépassé l’audience de Datacenter Magazine. Au point qu’il a retenu l’attention de Peter Judge, le fondateur de Data Center Dynamics (DCD), qui a repris nos conclusions sur son site, non sans avoir complété et validé son enquête auprès une nouvelle fois de notre rédacteur en chef :
« OVHcloud may have taken risks with fire suppression and wooden construction, claims news report«
L’article est également l’objet d’une version espagnole : « OVHcloud pudo haber asumido riesgos con la extinción de incendios y la construcción con madera, según un portal de noticias francés«
L’audience internationale de DCmag (Datacenter Magazine) sur l’incendie du datacenter d’OVHcloud vient confirmer l’intérêt porté par l’ensemble de la communauté du datacenter à cet incident dramatique, mais surtout l’effet désastreux qu’il aura eu, probablement pour longtemps encore, sur notre écosystème, les opérateurs de datacenters et leurs clients dans le monde entier.