Savez-vous combien de décibels émet un data center dans son voisinage ?

Expert : Fernanda Aör, Chef de projet chez GAMBA Acoustique

Tout d’abord, cela dépend principalement de sa taille. Plus la puissance électrique totale est importante, plus le centre de données sera équipé d’installations techniques bruyantes fonctionnant en continu (ce qui est bien sûr indispensable pour assurer un service permanent !).

Concentrons-nous sur les niveaux sonores émis par les installations de refroidissement en fonctionnement 24h/24, 7j/7 :

• Pour un data center hyperscale de 50 MW, on peut s’attendre à une puissance sonore d’environ 110 dB(A) émise par les refroidisseurs du projet. À titre de comparaison, cela correspond au niveau de puissance sonore des équipements techniques de la Centrale d’Énergie du CHU Rangueil à Toulouse (la deuxième plus grande capacité d’accueil de la ville !).

• Pour un data center edge de 2 MW, la puissance sonore est environ dix fois inférieure à celle d’un hyperscale, soit environ 100 dB(A).

D’accord, mais ces valeurs restent abstraites. Qu’en est-il de l’impact pour le voisinage ? Comment se propage le bruit ?

• Les data centers hyperscale sont généralement construits dans des zones urbaines peu denses, là où la surface disponible est suffisante tout en garantissant un bon accès logistique. En revanche, les data centers edge, conçus pour être au plus près des utilisateurs finaux, sont souvent implantés en plein cœur des villes.

Savez-vous que le niveau sonore généré par les refroidisseurs d’un data center hyperscale mesuré chez des riverains situés à 100 m de distance est comparable à celui d’un data center edge situé à seulement 20 m du voisinage ? Dans les deux cas, sans traitement acoustique, les systèmes de refroidissement en pleine charge peuvent engendrer un niveau sonore d’environ 70 dB(A) chez les riverains.

Concrètement, dans un environnement sonore résidentiel urbain, le fonctionnement des data centers peut entraîner une émergence sonore située entre 25 et 35 dB(A). Pour rappel, la réglementation française limite l’émergence sonore nocturne à 3 dB(A).

Alors, pourquoi ne pas anticiper ce problème ?