C’est au sein du Pôle Innovation flambant neuf de Socomec que nous avons rencontré Antoine Baveux, directeur de l’offre, qui nous a parlé tendances, innovations et R&D, auxquelles le groupe consacre 10 % de son chiffre d’affaires.
Le Pôle Innovation de Socomec (image d’entête) est un lieu consacré à l’intelligence collective que l’on s’attendrait à découvrir dans une start-up, mais pas forcément chez une vieille dame centenaire. Librement accessible à tous les collaborateurs de l’entreprise qui souhaitent partager leurs idées, on y pénètre en passant par un large espace de partage, prolongé d’un Design Lab, qui intègre également l’industrialisation et les achats, ce qui en dit long sur les ambitions du lieu.
“Le Pôle Innovation regroupe et maximise les interactions entre métiers, affirme Antoine Baveux. L’espace maximise les offres des spécialistes, qui se rapprochent le plus possible des attentes des clients, des produits et de la supply chain”. Si dans le domaine du datacenter le marché porte principalement sur les équipements neufs, dans le bâtiment il porte à 70% sur la rénovation. “Notre mission est de maximiser la durée de vie de nos équipements.”
Les tendances du datacenter
Antoine Baveux (photo ci-contre) constate que si les recherches portent plutôt vers les serveurs, les clients se tournent également vers une augmentation des usages du backup de l’énergie. “Les tendances US passent de 2 à 10 minutes d’autonomie vers 4 à 8 heures sur des batteries, ce qui permet d’envisager la suppression des groupes, l’ajout des EPV (photovoltaïque), et d’entrer dans les métiers de la régulation et de la production. A nous de promouvoir la sobriété. Aux Etats-Unis, la tendance est au stockage après le compteur, avec une gestion décentralisée. Il y a de plus en plus de grid. Nous passons de la coupure et de la mesure aux métiers de l’énergie, de la production, du courant continu et du stockage sur batteries. Et nous cherchons la disruption avec les nouvelles coupures qui hybrident le contrôle et la commande à distance.”
Une part importante de l’innovation porte sur le développement des logiciels embarqués sur les équipements, avec des capteurs qui communiquent via un réseau Lora. Elle porte également sur la modularité, pour des questions d’architecture de l’infrastructure électrique et de régulation des déploiements, certes, mais aussi parce qu’elle permet de réparer rapidement. ”Les technologies de convertissage de l’énergie sont encore peu stables. Il faut arbitrer entre fiabilité et maintenabilité.”
Socomec travaille également avec les Gafam. Comment cela se traduit-il en termes d’innovation ? “Les Gafam ont développé beaucoup de redondance, mais ils cherchent toujours à réduire les coûts, et ils investissent toujours plus pour déployer plus vite. Ils cherchent à supprimer la redondance électrique. Mais il faut continuer d’assurer que la donnée n’est pas perdue.”
L’Intelligence Artificielle est également un sujet d’actualité : “Plus que l’IA, c’est le Machine Learning qui est prépondérant. Nous travaillons principalement sur le smart alarming, l’auto-ajustement de la fourniture électrique. Ainsi que sur la connaissance du client, pour l’accompagner dans la sobriété et le RSE, et pour limiter le surdimensionnement.«
Interpellé également sur la cybersécurité des équipements, Antoine Baveux se dit fortement concerné, évoque la certification 27001 en cours. Également le choix d’une architecture indépendante du Scada électrique : “On s’interdit de faire du contrôle à distance, cela relève de nos équipes.”
Quelle est, du point de vue du datacenter, l’innovation de Socomec la plus disruptive ? “C’est l’évolution de l’alternatif vers le continu, particulièrement par l’intermédiaire de la production des énergies renouvelables. Elle remet les compteurs à zéro sur l’énergie électrique, la qualité et la continuité, jusque sur les UPS.”
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