La société chinoise HiCloud, filiale du groupe Highlander, se fait de nouveau remarquer par un projet de datacenter sous-marin alimenté en énergie éolienne offshore.
HiCloud a récemment défrayé la chronique en rendant opérationnel le premier datacenter sous-marin commercial chinois (image d’entête). Il repose par 35 m de fond sur la côte de Hainan, au large de Shanghai, en accord avec les autorités locales. Le projet est composé de pods cabines pouvant enfermer de 400 à 500 serveurs, reliés entre eux et jusqu’au continent par un câble de communication sous-marin.
Le nouveau projet de HiCloud repose sur un champ éolien offshore qui alimente directement un datacenter sous-marin au pied des éoliennes et lui fournirait 95% à 97% de son énergie.
- Le refroidissement des serveurs provient du courant marin froid. Il utilise l’eau de mer (donc pas d’eau douce) comme échangeur thermique naturel pour réduire fortement la consommation énergétique de la climatisation.
- HiCloud annonce une réduction de la consommation d’énergie d’environ 23% par rapport à un datacenter terrestre traditionnel.
Une première phase du projet, qui au final devrait atteindre 24 MW, a été lancée, pour un coût de 226 millions de dollars. HiCloud ciblerait jusqu’à 50 MW.
La Chine prend ainsi la tête de l’innovation des datacenters sous-marins, depuis que le projet Natick de Microsoft a pris fin, avec non pas un mais deux projets en construction.
Pour autant, ces projets de HiCloud interpellent :
- Le concept de refroidissement par circulation d’eau de mer est certes intéressant, mais il se heurte à des difficultés technologiques, schéma de flux, risques d’encrassement, salinité, protection anticorrosion, isolation étanche des équipements.
- La réduction de l’empreinte foncière est évidente, mais les coûts d’installation sont élevés.
- Comment est assurée la résilience du réseau électrique ?
- Comment gérer la maintenance, sécuriser les liaisons et assurer la récupération en cas de panne ?
- Sur un plan environnemental, le bilan carbone est bas grâce aux éoliennes, mais le risque de pollution thermique est élevé.
- Jusqu’à la souveraineté des données dans un milieu marin dont les réglementations demeures floues.
Beaucoup d’interrogations pour deux prototypes qui doivent encore faire leurs preuves.

 

 
                                     
                                    