Soudain, Peter Herweck, après 18 mois au poste de CEO du groupe Schneider Electric, est limogé par son conseil d’administration, au motif de « divergences dans l’exécution de la feuille de route de l’entreprise à un moment où se présentent d’importantes opportunités« … C’est un homme du sérail, 32 ans de présence chez Schneider Electric et fin connaisseur des marchés asiatiques, qui le remplace avec effet immédiat : Olivier Blum.
Le communiqué du conseil d’administration de Schneider Electric, toujours dirigé par l’ancien PDG du groupe Jean-Claude Tricoire, a révélé que le Board of Directors « decided to remove from office Peter Herweck as chief executive officer due to divergences in the execution of the company roadmap at a time of significant opportunities« . En un mot, Peter Herweck est ‘viré’ !
Il est remplacé « avec effet immédiat » par le vétérant Olivier Blum, 32 ans chez Schneider Electric, directeur des ressources humaines, puis directeur pour l’Inde, responsable de la stratégie et des affaires en Chine, et plus récemment responsable de l’activité de gestion de l’énergie.
On pourra s’interroger sur ce revirement inattendu, alors que le groupe a réitéré ses objectifs financiers ambitieux pour l’année et que le cours de l’action Schneider Electric a atteint le mois dernier un sommet historique, avec une capitalisation boursière de 137 milliards d’euros. D’autant que le groupe a annoncé l’acquisition d’une participation majoritaire dans la société de refroidissement liquide pour datacenters Motivair (pour 850 millions de dollars).
A moins que le limogeage soit en lien avec la condamnation par l’Autorité française de la concurrence de Schneider Electric, Legrand et des distributeurs Rexel et Sonepar, à payer une amende de 470 millions d’euros (207 M€ pour Schneider Electric, 43 M€ pour Legrand, 124 M€ pour Rexel et 96 M€ pour Sonepar) pour entente sur le prix des équipements électriques basse tension – des pratiques verticales de fixation du prix de revente qui prennent la forme de ‘dérogations’ (un avoir permet à un distributeur de bénéficier d’un nouveau prix d’achat « dérogé » lui permettant de s’aligner sur le prix souhaité par un client et négocié en direct avec le fabricant). On notera que Schneider Electric a fait appel de cette décision.