Le ministère américain de l’Énergie (DOE) a publié une Request for Information (RFI) sur 16 sites sur des terres fédérales qui offrent des infrastructures existantes afin d’accélérer l’obtention de permis de construire pour des data centers d’IA.
Après la France dont le gouvernement a identifié 35 sites « prêts à l’emploi » pour accueillir des datacenters d’IA (lire « La carte régionale des 35 sites de data centers dédiés à l’IA identifiés par le gouvernement« ), c’est au tour de l’administration américaine de dévoiler la même démarche.
Elle a été engagée par l’administration Biden, elle se poursuit sous l’administration Trump : le ministère américain de l’Énergie (DOE) a identifié et détaillé 16 sites fédéraux susceptibles d’accueillir des projets de data centers d’IA et affichant la capacité de démarrer l’exploitation avant la fin 2027.
Le choix de ces sites n’est pas anodin : tout d’abord, il s’agit de terrains relevant des terres fédérales, donc propriété de l’administration américaine. Ensuite, ils disposent ou sont proches d’infrastructures énergétiques existantes. Enfin, l’accélération de l’obtention de permis de construire est rendue possible en détournant la destination des sites vers de nouvelles productions d’énergie (nucléaire…), ce qui relève du gouvernement fédéral.
Par contre, à la différence du gouvernement français qui a souhaité conserver une certaine confidentialité sur les sites identifiés sur notre territoire, le DOE a publié la liste des 16 sites :
- Laboratoire national de l’Idaho
- Usine de diffusion gazeuse de Paducah
- Usine de diffusion gazeuse de Portsmouth
- Laboratoire national d’Argonne
- Laboratoire national de Brookhaven
- Laboratoire national de l’accélérateur Fermi
- Laboratoire national des technologies énergétiques
- Laboratoire national des énergies renouvelables
- Laboratoire national d’Oak Ridge
- Laboratoire national du Nord-Ouest Pacifique
- Laboratoire de physique des plasmas de Princeton
- Laboratoire national de Los Alamos
- Laboratoires nationaux de Sandia
- Site de la rivière Savannah
- Usine Pantex
- Campus de la sécurité nationale de Kansas City
La majorité de ces sites disposent de suffisamment de terrain, d’électricité et d’eau pour accueillir des campus d’IA jusqu’à 100 MW. Mais d’autres peuvent accueillir jusqu’à 1 GW. On notera que certains d’entre eux relèvent de campus tentaculaires de laboratoires nationaux, qui développent leurs propres projets de data centers pour héberger des centres de calcul toujours plus puissants.
« La course mondiale à la domination de l’IA est le prochain chantier Manhattan », a déclaré le secrétaire à l’Énergie Chris Wright, faisant référence au projet de bombe nucléaire durant la seconde guerre mondiale. « Le ministère de l’Énergie prend des mesures importantes pour exploiter nos ressources nationales afin d’alimenter la révolution de l’IA tout en continuant à fournir une énergie abordable, fiable et sûre au peuple américain. »
Petit détail, il semble que la méthode Trump s’applique également sur ce projet, qu’il s’agisse des présidences de ces sites ou des gouverneurs des Etats concernés, ils l’ont découvert dans le discours du secrétaire à l’Énergie. Qui a indiqué que les apporteurs des data centers auront accès aux installations des centres de recherche pour accompagner leurs propres développements.
Les porteurs de projets disposent de 30 jours (le chronomètre est déjà lancé !) pour déclarer leur intérêt et répondre à la RFI.