Gestion de crise : les entreprises confrontées à la résilience de leur réseau

Par Romain PIA, Sales Manager - Opengear

Face à l’épidémie de coronavirus, de nombreuses entreprises dans le monde entier ont dû proposer rapidement à leurs collaborateurs un accès de travail à distance. Contraintes de s’adapter dans l’urgence, toutes ont été contraintes de définir leur stratégie de repli en un temps record. Il a fallu pour, nombre d’entre elles, mettre en œuvre rapidement un plan de continuité de leur activité. Dans l’adversité, les équipes IT se sont révélées particulièrement efficaces.

L’efficience des réseaux IT sous pression

Les acteurs malveillants de toutes sortes se sont eux aussi organisés pour tirer profit de la moindre erreur et/ou mauvaise configuration inhérente à cette situation d’urgence. Cette menace cyber, associée à l’augmentation du trafic et des pics de demande, ont soumis les réseaux à une pression croissante propice aux incidents. Le scénario actuel, inédit et difficilement imaginable, nous rappelle à quel point l’accès à distance et la résilience réseau de chaque entreprise doivent être efficacement sécurisés pour soutenir la continuité des activités et in fine la pérennité de l’entreprise.

En cas d’incident/panne, c’est véritablement toute l’entreprise qui se retrouve congestionnée. Avec les mesures strictes de confinement en vigueur, gérer un incident devient un vrai casse-tête pour l’entreprise. Comment gérer le déplacement d’équipe de maintenance si toute sortie est limitée/contrôlée ?

Pour toute entreprise en activité aujourd’hui, le maintien de l’activité représente vraisemblablement la préoccupation majeure et le besoin de performance réseau s’est accru en conséquence. Elles doivent être préparées à faire face à un dysfonctionnement au niveau de leur infrastructure réseau, et en mesure de s’appuyer sur un plan de reprise rapide. La crise actuelle aura peut-être amené les équipes réseau et les dirigeants à se concentrer davantage sur l’analyse des risques et à mettre en place plus de mesures pour les réduire. Elle a notamment mis en avant une approche nouvelle qui va au-delà de la simple redondance ou même de l’amélioration du temps de fonctionnement des réseaux.

Une attention nouvelle accordée à la résilience réseau…

La continuité d’activité semble être une préoccupation croissante au sein des organisations. Si les entreprises ont toujours cherché à maîtriser la globalité de leur infrastructure IT, elles s’orientaient jusque-là vers des outils en mesure de se connecter à tous les équipements d’un data center ou d’un site périphérique, de les cartographier et de déterminer ce qui est en ligne et hors ligne à n’importe quel moment donné et, surtout, en mesure de leur offrir une vue globale intégrant les sites distants.

Depuis la mi-mars, elles semblent avoir davantage pris conscience des avantages induits par la résilience réseau. D’autant plus que la massification du télétravail pose également la question de la gestion du risque d’interruption de service et celle de la remédiation. L’attention portée par les dirigeants à la résilience réseau prend désormais une dimension nouvelle.

Elle s’impose comme la garantie de pouvoir redémarrer rapidement tout leur système à distance. Un argument qui prend encore plus de poids en plein confinement lorsque les équipes se retrouvent dans l’impossibilité de se rendre sur place pour remédier à un problème, qu’il s’agisse d’un incident au sein du data center ou d’un site périphérique. Une situation à laquelle sont confrontés par exemple les clients d’Equinix, qui, suite à la fermeture de ses accès au personnel extérieur, propose l’aide de ses propres employés sous forme d’un service appelé « smart hands ».

… via une approche novatrice

Cependant, pour certaines entreprises, il est possible que le redémarrage à distance ne fonctionne pas et qu’un problème de mise à jour logiciel puisse être à l’origine du problème. Quoi qu’il en soit, l’enjeu demeure de maîtriser sa résilience réseau. C’est la promesse de certaines technologies telles que l’Out-Of-Band (OOB) grâce notamment aux capacités d’intelligence artificielles intégrées. Concrètement, elles permettent de conserver une image de l’équipement de base et de sa configuration, et de reconstruire à distance l’appareil sans qu’il soit nécessaire d’intervenir sur site. Elles offrent une véritable option de repli assurant la résilience du réseau par basculement vers le réseau cellulaire, pendant que la panne initiale est traitée à distance. L’entreprise est assurée de continuer à fonctionner même si son réseau primaire est en panne.

S’il est bien une chose que la crise actuelle nous a déjà enseigné : c’est que ‘mieux vaut prévenir que guérir’. Cet adage doit conduire les entreprises à envisager la planification et la mise en place de la résilience de leur réseau à titre préventif plutôt que réactif.

La situation actuelle poussera sans aucun doute les entreprises à reconsidérer leurs priorités d’investissements informatiques pour l’avenir. La résilience réseau devra certainement en figurer en bonne place. Les réseaux constituent aujourd’hui la colonne vertébrale de toute organisations et nombre d’entre elles tireront profit de l’intégration de la résilience des réseaux au cœur de leur approche initiale. Envisager la résilience sous l’angle d’une approche OOB se révélera un pari gagnant dans un avenir proche. Une fois mis en perspective, le coût de la résilience du réseau constitue un investissement minime pour assurer la continuité des activités d’une entreprise.

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