A Hollands-Kroon, la consommation d’eau potable par les géants des datacenters ne pose pas de problème

L’utilisation de l’eau potable et le rejet d’eau de refroidissement sont-ils pris en compte dans les projets de datacenters ?

La ville de Hollands-Kroon, Hollande septentrionale, accueille deux grands datacenters, qui hébergent Google et Microsoft, et prévoit d’autres constructions de grande taille. Mais la municipalité a été saisie de la question de l’utilisation de l’eau dans ces datacenters. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur et provoque beaucoup d’agitation politique.

La question a pris une tournure très politique lorsque le média local Noordhollands Dagblad a publié un article qui affirme que les datacenters mettent en danger l’approvisionnement en eau potable en Hollande septentrionale et que l’eau de refroidissement rejetée dans l’environnement est polluée. L’affirmation proviendrait d’un rapport interne provincial, critiqué pour son manque de données. Il a cependant valu au gouvernement hollandais d’être interpellé par des députés.

La Dutch Data Center Association a publié la réponse apportée par la ministre Cora van Nieuwenhuizen sur la gestion des infrastructures et de l’eau : « En ce qui concerne la sécurité d’approvisionnement, j’ai fait des recherches auprès de la province de Noord-Holland et de la société d’eau potable PWN. Ils indiquent que l’approvisionnement en eau potable pour le refroidissement (vers les datacenters, entre autres) est relativement faible : 0,6% de l’approvisionnement total sur l’ensemble de la zone d’approvisionnement (650 000 m³/an en 2020) ». Selon la ministre, les résidents de Noord-Holland n’ont pas à craindre que leur eau potable soit en danger, pas même pendant une vague de chaleur.

Concernant le risque d’évacuation de produits chimiques dans l’eau potable, l’autorité compétente pour l’évacuation des eaux a révélé que dans un datacenter rien n’est ajouté à l’eau potable utilisée pour le refroidissement, et que dans l’autre du sel est ajouté pour adoucir l’eau. Il n’y aurait donc pas de produits chimiques dans les eaux usées des datacenters. « Aucune eau de refroidissement n’est rejetée dans l’eau potable. L’eau potable est utilisée par les centres de données à des fins de refroidissement, après quoi elle est rejetée dans les eaux de surface (fossés et canaux) ».

Notons qu’en Hollande, les datacenters sont soumis à des exigences sur les concentrations maximales dans les eaux de rejet.

La question de l’eau devient sensible dans les datacenters. Le calcul du WUE – Water Usage Effectiveness – pourrait bien s’imposer, au même titre que le PUE. Lire « La question de l’eau dans le datacenter : vers un WUE ?« .

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