Les enseignements du Top500 des supercalculateurs, les gagnants et les perdants

Depuis 30 ans, le monde des supercalculateurs et du HPC affiche son classement semestriel, le Top500. Quels sont les enseignements, les gagnants et les perdants, de la 62ème édition du Top500 (novembre 2023) ?

Plutôt que de publier la liste complète du Top500 ses supercalculateur (vous pouvez la consulter ici), nous vous proposons en extrait le Top10 :

  1. 1 Frontier – Oak Ridge National Laboratory / USA / HPE Cray
  2. Aurora – Argonne National Laboratory / USA / HPE Cray
  3. Eagle – Microsoft Azure / USA / Microsoft
  4. Fugaku – RIKEN Center for Computational Science / Japon / Fujitsu
  5. LUMI – EuroHPC-CSC / Finlande / HPE Cray
  6. Leonardo – EuroHPC-CINECA / Italie / BullSequana
  7. Summit – Oak Ridge National Laboratory / USA / IBM Power System
  8. MareNostrum – EuroHPC-BSC / Espagne / BullSequana XH3000
  9. Eos NVIDIA – NVIDIA Corp. / USA / NVIDIA DGX H100
  10. Sierra – DOE / USA / IBM Power System

Qui sont les gagnants et les perdants du Top500 ?

GPU – Sans surprise, le grand gagnant incontesté de la dernière édition du Top500 est Nvidia. Ses GPU exploités en coprocesseurs sont présents sur les supercalculateurs les plus puissants au monde.

  • Les GPU Nvidia sont présents sur 303 des 500 supercalculateurs.
  • Les GPU AMD Instinct ne s’affichent que sur 11 systèmes.
  • Les GPU Intel GPU Max ne sont présents que sur deux systèmes.

CPU – AMD et Intel se rattrapent largement sur le classement avec leurs CPU X86, ces derniers équipant 479 des 500 supercalculateurs du classement. L’IBM Power ne fait plus que de la figuration, tout comme Fujitsu.

  • Intel alimente 338 systèmes, dont 130 avec la génération Cascade Lake et 19 avec la nouvelle génération Sapphire Rapids.
  • AMD équipe 140 machines avec sa famille EPYC, et sa progression est impressionnante, il y a six ans le fondeur n’était présent que sur 6 machines du classement.
  • Fujutsu semble suivre le chemin inverse, la gloire passée des processeurs SPARC, co-produits avec Sun, ne fait plus qu’illusion, et son processeur basé sur la microarchitecture ARM, ne compte plus que 8 systèmes.
  • IBM suit la même tendance, de 41 machines il y a dix ans, la division Power du géant historique n’équipe plus que 7 supercalculateurs figurant au Top500. On notera cependant que les calculateurs Sierra et Summit équipés de processeurs IBM Power occupent réciproquement les places 7 et 10.

– OS – C’est l’autre vainqueur totalement incontesté du Top500, et l’on voir difficilement comment cela pourrait changer : Linux. On pourrait éventuellement regretter la disparition d’Unix, l’OS historique du calcul, mais Linux n’est-il pas un dérivé, qui plus est open source, d’Unix ?

  • Linux alimente tous les supercalculateurs du Top500, sauf un !
  • Microsoft Azure Eagle n’équipe qu’un unique système, celui de Microsoft Azure bien évidemment.

Constructeurs – Lenovo et HPE occupent largement le haut du classement, Dell crée la surprise en étant plutôt mal placé. On notera la bonne place des constructeurs chinois, Lenovo et Inspur.

  • Lenovo : 169 systèmes
  • HPE : 103 systèmes
  • Eviden (ex-Atos) : 48 systèmes
  • Inspur : 34 systèmes
  • Dell : 32 systèmes

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