L’Islande pourrait réduire sa taxe sur l’énergie pour séduire les datacenters

En image le projet de deux architectes italiens pour une tour datacenter idéalement située en Islande (2016).

En Islande, les datacenters sont soumis à une politique tarifaire et une taxation sur l’énergie qui placent le prix de l’électricité environ 25% au dessus de celui pratiqué dans les pays concurrents, comme la Suède, la Norvège ou le Danemark.

Voilà qui vient nuire à l’image de l’Islande, pourtant présenté comme l’eldorado des datacenters, et qui possède pour cela de nombreux atouts, dont un climat plutôt froid, énergie verte 100% propre (hydroélectrique et géothermique), une économie comme un environnement d’exploitation stables, un risque climatique et tellurique faible, et une grande stabilité politique, tout en étant à un carrefour des communications.

Un effort a cependant été consenti par le gouvernement islandais avec la réforme de la taxation sur la consommation d’électricité, qui a créé une taxe ‘classe II’ destinée aux datacenters de plus de 5MW. Cet réduction a été consentie après plusieurs constats :

  • L’implantation de Google en Islande s’est traduite par l’emploi indirect de 4 000 personnes, avec un impact financier estimé à environ 2 milliards d’euros.
  • Le datacenter de Yandex à Mäntsälä génère des impôts sur les sociétés pour environ 3 millions d’euros par an et fournit environ un quart des besoins de chauffage urbain de la ville.

Seulement voilà, les datacenters des autres géants du cloud – AWS, Microsoft, Facebook – sont absents sur sol islandais, et il semble que la taxation sur l’énergie ne va pas les inciter à plus de bienveillance pour ce pays. C’est pourquoi le Finnish Datacenter Forum milite pour une extension de la réforme sur la tranche des 0,5 à 5 MW, qui aurait pour effet de rétablir l’équilibre avec les autres territoires.

Un groupe de travail indépendant a été créé à la demande du ministère de l’Economie islandais. Il a conclut que si la réduction de la taxe sur les datacenters réduirait les recettes fiscales d’environ 6 millions d’euros par an, elle serait rapidement compensée par l’impact sur l’emploi de la création de nouveaux datacenters en Finlande, jusqu’à 33 000 emplois en 2025, et un avantage économique jusqu’à 3 milliards d’euros.

Ce n’est donc pas une surprise si le Finnish Datacenter Forum et son président Veijo Terho militent pour la révision de la taxation des datacenters.

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