On a rarement vu un secteur économique d’avenir être au coeur de toutes les polémiques, et pourtant à Marseille toutes les oppositions se liguent contre les datacenters, accusés d’être « les infrastructures du numérique techno-capitaliste dominant« .
Tribune de Yves Grandmontagne, DCmag
On a rarement vu un tel amalgame d’oppositions au numérique et au datacenter, assemblage de demi-vérités vite oubliées au profit de fakes (pour céder à la mode), avec un unique leitmotiv : « l’accaparement des terres et des vies par le techno-capitalisme« .
Jusqu’où ira « l’auto-défense numérique » des opposants aux datacenter ? Certainement pas dans le sens d’un « grand silence politique et médiatique » comme ils se plaisent à accuser les câbles sous-marins et les datacenters, car ce sont bien ces oppositions qui font grand bruit et occupent le devant de la scène médiatique régionale.
Il faut oser affirmer la « quasi-absence » des « enjeux environnementaux et territoriaux des infrastructures du numérique« . Et c’est bien mal connaître l’accumulation des missions d’évaluation des projets, des études, des dossiers, des avis et des approbations, sans oublier les actions permanentes d’acceptabilité, de socialisation et environnementales menées par les acteurs du datacenter, de l’initiative des projets aux actions quotidienne de durabilité, et jusqu’à leur fin de vie.
Mais il semblerait que tout est permis pour s’opposer au numérique et aux datacenters, comme d’adopter le pire du numérique pour dénoncer le numérique et ses infrastructures…
Dernier avatar de cette opposition par trop souvent stérile – qui en oublie des fondamentaux comme la création d’un pôle industriel, la hauteur des investissements, la création d’emplois, ou le potentiel du numérique associé à la création d’activités et de richesses -, les oppositions s’amalgament autour d’un collectif qui va organiser un festival de 3 jours pour tirer à boulets rouges sur le numérique et les datacenters.
Décidément, Marseille semble avoir le don de réunir le meilleur comme pire. Mais dans la ville phocéenne, ce sont les datacenters qui trinquent.