La nomination à la tête d’Intel de Lip-Bu Tan, vétéran de l’industrie qui a longtemps été le CEO de Cadence, a de quoi rassurer les marchés américains après l’éviction sans ménagement de Pat Gelsinger. Mais le nouveau CEO aura-t-il les moyens de redonner de la force au géant des semi-conducteurs ?
La nomination de Lip-Bu Tan à la tête d’Intel n’a rien d’anodin, car son parcours est d’une grande richesse pour sa nouvelle fonction :
- Dans la finance, en 1987 il fonde une société de capital-risque, Walden International.
- Dans l’IA, il a été président fondateur de SambaNova, une société d’équipements d’IA dans les datacenters.
- Dans les semi-conducteurs, il préside Cadence de 2009 à 2021.
- Chez Intel, il a été membre du conseil d’administration de 2022 à août 2024, et a quitté cette fonction sur son désaccord avec la stratégie bureaucratique du groupe.
Lip-Bu Tan vient du monde de l’EDO (Electronic Design Outsourcing), dont les entreprises se concentrent sur la conception des puces et externalisent la fabrication à des fonderies spécialisées.
Le nouveau CEO va donc un des plus grands défis auxquels Intel est confronté : l’entreprise doit rester IDM (Integrated Device Manufacturer), qui conçoit, fabrique et vend ses propres semi-conducteurs, avec ses propres usines de fabrication (fabs) et contrôler l’ensemble de la chaîne de production. Ou doit-elle se scinder, voire se séparer de son activité de fonderie. ?
Dans ses premières déclarations, Lip-Bu Tan semble déterminé à redonner du poids à l’activité de fondeur d’Intel, ce qui serait en ligne avec son conseil d’administration dont il redevient un membre. Il lui faudra cependant rattraper le retard pris par Intel dans les infrastructures d’IA…