Oracle sanctionné sur ses choix d’investissement dans les datacenters

Le titre Oracle a été sanctionné par les marchés financiers suite de la publication de résultats trimestriels, qui mettent en cause des choix d’investissements lourds dans les datacenters destinés à soutenir l’IA.

La valeur des actions Oracle à Wall Street a connu une chute significative au cours des dernières séances, à la suite de la publication de résultats trimestriels jugés décevants par les investisseurs et d’une confirmation d’investissements massifs dans les datacenters destinés à soutenir les charges d’intelligence artificielle (IA). Cette combinaison a entraîné une forte baisse de la cotation du titre et ravivé les inquiétudes sur la viabilité à court terme de la stratégie du groupe… mais aussi plus largement celle des projets de datacenters d’IA.

Une baisse spectaculaire du cours

Le 11 décembre 2025, l’action Oracle a plongé jusqu’à 14 %, effaçant plus de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière, ce qui constitue l’une des plus fortes baisses quotidiennes depuis plusieurs décennies. Dans la foulée, Larry Ellison, fondateur et directeur technique d’Oracle, a vu s’éloigner un peu plus le titre d’homme le plus riche du monde qu’il avait temporairement acquis en septembre dernier.

Cette chute fait suite à la publication des résultats du deuxième trimestre fiscal 2026, qui ont montré :

  • Une croissance du chiffre d’affaires (+14 % à environ 16,06 milliards USD) mais en dessous des attentes des analystes.
  • Un bénéfice par action ajusté supérieur aux prévisions, mais principalement soutenu par une plus-value ponctuelle sur la vente d’un actif.
  • Des dépenses d’investissement (Capex) considérablement accrues, avec une prévision annuelle revue à la hausse pour atteindre près de 50 milliards de dollars.

Des investissements jugés trop agressifs

Le point central du malaise est la stratégie d’Oracle consistant à accélérer le déploiement de datacenters d’IA afin de concurrencer les principaux acteurs du cloud, AWS, Microsoft Azure et Google Cloud.

Le plan ambitieux d’Oracle inclut notamment des dépenses record en capital, bien supérieures aux attentes du marché pour ce trimestre ; une décision de financer une grande partie de ces investissements par augmentation de la dette, incluant notamment une émission d’obligations importante ; et des projections de dépenses très élevées sur plusieurs années pour construire et louer des infrastructures de calcul intensif pour des clients comme OpenAI, Meta ou Nvidia.

Les analystes se montrent désormais plus sceptiques

La stratégie d’Oracle a suscité une réaction négative des marchés, qui craignent que la rentabilité tarde à se matérialiser et que le bilan soit trop fragilisé par l’endettement et le rythme de dépenses.

Des ajustements liés aux anticipations à la baisse viennent refléter le dilemme des marchés : reconnaître le potentiel stratégique de la transformation d’Oracle vers un acteur majeur de l’IA cloud, tout en s’interrogeant sur les risques financiers à court terme générés par des coûts avant les retours sur investissement.

La réaction des marchés met donc en lumière une tension entre vision stratégique et contraintes financières immédiates. Oracle mise sur une augmentation significative de la demande pour les capacités de calcul IA dans les prochaines années, mais les investisseurs veulent des résultats tangibles plus rapidement. Ils veulent désormais des preuves de conversion des engagements en flux de trésorerie et profits durables.

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