Tribune de Sarah Hachi-Duchêne, Directrice Générale de Colt en France, à l’occasion de la Journée internationale de l’accès universel à l’information.
Accès à l’information et accès au réseau : même combat. Depuis 2016, l’UNESCO célèbre le 28 septembre comme la « Journée internationale de l’accès universel à l’information ». Une journée d’autant plus importante en 2019, en marge du déploiement de la 5G, et ce dans le contexte du nouvel agenda 2030 de développement durable qui appelle à garantir aux populations l’accès à l’information.
Qu’elle soit à caractère technique, scientifique, économique, institutionnelle, culturelle ou historique, l’information a été consommée différemment selon les époques, de la presse à la télévision, en passant par la radio. S’il soulève prudence et questionnement sur la véracité, la vérification et la protection des données, internet constitue aujourd’hui l’unique vecteur capable de diffuser l’information instantanément et à l’échelle planétaire… à condition de bénéficier du réseau adéquat.
L’accès à l’information est inscrit dans la constitution française comme étant un droit inaliénable. Or, en France, les disparités sociales et économiques entre zones rurales et métropoles sont autant d’obstacles au développement d’un réseau équilibré sur l’ensemble du territoire et ainsi à l’application concrète de ce principe fondamental. Pour pallier à ces manquements, nombreux sont les fournisseurs – tels Colt Technology Services – à faire évoluer leurs infrastructures pour améliorer la qualité de la couverture du réseau.
Le « Plan Très Haut Débit » du gouvernement est la clé de voûte permettant d’assurer une connectivité mieux répartie et donc un accès à l’information plus égalitaire en France.
Lancé en 2013, le Plan Très Haut Débit a fixé comme objectif de couvrir plus de 90 % du pays afin de faciliter l’accès au numérique des entreprises et des foyers. Mais aujourd’hui, tous les territoires ne sont pas égaux : 66% de la population urbaine et seules 31% des zones rurales disposaient d’un accès à un Internet haut débit. Les zones les plus isolées, voire blanches, subsistent et sont encore loin de posséder une connexion de qualité suffisante pour bénéficier des avantages de la révolution numérique sur l’accès à l’information. Cependant, tout repose sur les différentes parties prenantes comme les fournisseurs, les opérateurs télécoms, le gouvernement, les autorités locales et les entreprises.
Dans ce cadre, la 5G sera-t-elle la solution miracle qui permettra à tous de disposer de la même qualité de connectivité ?
Dans ce contexte de morcellement du territoire français par les télécoms, la promesse d’un déploiement généralisé de la 5G en France reste une utopie, même si l’Arcep mène actuellement des tests dans neuf agglomérations. De plus, les réseaux mobiles 5G auront besoin de nouvelles ressources spectrales pour fonctionner, en attendant la réutilisation de fréquences exploitées par des technologies plus anciennes. Mais la vraie question est de savoir si le régulateur des télécommunications en France disposera du temps nécessaire pour mettre à disposition les fréquences nécessaires sur l’ensemble du territoire ?