La première édition de Plateform Antibes a été exceptionnelle, par sa thématique tournée vers la finance du datacenter, la diversité et la qualité de ses intervenants, et l’intérêt marqué de ses visiteurs. Elle est venue rappeler que le marché européen est drainé par l’hyperscale tandis qu’arrive le temps des commodités dans le datacenter.
Platform Antibes s’est tenu sous un soleil particulièrement généreux, que les visiteurs auront peu apprécié, tant le contenu de l’événement s’est avéré riche, emmené par des speakers d’exception venu d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie. Un événement perturbé le second jour par la grève des contrôleurs aériens français, qui a poussé une partie des visiteurs à le déserter le second jour.
Le secteur résiste face aux aléas de l’économie
Le marché mondial du datacentrer affiche une forte activité depuis le début de l’année, avec une augmentation massive des M&A (fusions et acquisitions) qui va se poursuivre. Il est emmené d’un côté par les hyperscalers, qui appellent à des investissements massifs ; de l’autre par l’arrivée de nouveaux acteurs de la finance qui font bouger les lignes et les méthodes. Au point que certains speakers ont évoqué de fortes pressions qui entraînent des attitudes agressives.
Lors de Platform Antibes, l’écosystème du datacenter – une classe d’assets aujourd’hui reconnue internationalement – a montré sa grande confiance dans le marché, amplifiée par le passage au monde numérique et par une nouvelle distribution géographique. Et cela malgré les disruptions dans la supply chain. « Il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête« , a-t-il été répété plusieurs fois, en rappel de la résilience du secteur face aux aléas de l’économie.
Des hyperscalers et des investisseurs
La demande des hyperscalers, aujourd’hui premiers clients de la colocation, concerne principalement les FLAPD, mais ces places subissent plus qu’ailleurs la pression des prix et les effets de l’inflation, tout en augmentations. Mais il faut trouver de nouveaux espaces pour se développer, car le marché va devenir de plus en plus grand.
Les changements de doctrines invitent l’industrie de l’investissement à évoluer vers la maturité, encadrée par le rôle toujours plus important joué par le légal et la multiplication des régulations dont les excès pourraient limiter la croissance. Le cash reste le plus important. Et dans tous les cas investisseurs et hypercalers se dirigent en priorité vers les projets où la démarche environnementale (ESG) est engagée.
La limite physique des projets est désormais fixée à 10 MW. Au dessus, ils attirent les hypercalers qui se les réservent par tranches entières ; en dessous, les grands investisseurs s’en détachent. Mais dans tous les projets, chaque point doit être négocié…