SustainIT a été sélectionné par Bpifrance pour rejoindre sa sa prochaine délégation officielle en Afrique du Sud en tant que expert en green Datacenter, et accélérer la modernisation énergétique des datacenters en Afrique du Sud.
L’Afrique du Sud s’affirme comme le cœur énergétique du cloud africain. Le marché local des datacenters dépasse désormais les 2,16 milliards de dollars et devrait atteindre 3,4 milliards d’ici 2030, représentant plus de 40 % des revenus africains du secteur. Mais derrière cette dynamique se cache une réalité opérationnelle complexe : un réseau électrique sous tension, une fiscalité carbone en accélération rapide, et une arrivée massive de workloads AI haute densité.
C’est dans ce contexte que Bpifrance a sélectionné SustainIT pour intégrer sa délégation officielle en Afrique du Sud dans le cadre du « Parcours Business International ». Une mission dont l’objectif est clair : mettre l’expertise française en efficacité énergétique et en modernisation d’infrastructures au service d’un marché en pleine mutation.
Cette décision s’inscrit dans une lecture très directe des enjeux structurels du secteur. Comme le résume Faiza Hachkar, Responsable de Développement à la Direction Développement Export de Bpifrance : « Dans un contexte où la croissance exponentielle des données numériques entraîne une explosion des besoins en infrastructures, la question de leur impact environnemental devient cruciale. Les data centers, piliers de cette révolution digitale, représentent aujourd’hui une part significative des émissions mondiales de CO₂. Sustaint IT apporte une réponse innovante et concrète à ce défi : elle décarbone les data centers, réduisant ainsi l’empreinte carbone d’un secteur en pleine expansion. »
Un marché en hypercroissance… sous perfusion
Selon les dernières analyses de marché, la capacité installée des datacenters sud-africains approche les 350 MW, avec près de 200 MW supplémentaires en développement et plus de 1,5 milliard de dollars d’investissements attendus d’ici la fin 2026. Johannesburg et Le Cap concentrent l’essentiel de cette dynamique, tirée par les hyperscalers, les opérateurs de colocation, les câbles sous-marins et les projets cloud régionaux.
En parallèle, les signaux d’alerte se multiplient :
- +12,7 % sur les tarifs Eskom au 1ᵉʳ avril 2025
- +13,9 % sur l’eau et l’assainissement à Johannesburg
- taxe carbone projetée à 462 Rand / tCO₂e en 2030 vs 190 Rand / tCO₂e aujourd’hui (taux de change au 24/11/25 : 1 € = 19,9 Rand Sud-Africain)
Pour un datacenter, cela signifie très concrètement : chaque kilowatt-heure gaspillé coûte plus cher, est plus carboné, et devient plus difficile à justifier devant un board, un régulateur ou un investisseur.
« En Afrique du Sud, le sujet n’est plus la survie pendant un load shedding. Le vrai risque, c’est l’effet ciseaux entre l’explosion des tarifs et l’arrivée des workloads AI haute densité », analyse Fouad Zhari, CEO de SustainIT. « Dans ce contexte, l’efficacité énergétique devient donc une stratégie de protection du cash-flow. Si elle n’est pas anticipée, elle bascule instantanément en risque ESG et en perte de compétitivité. »
Le Green : une résilience économique
Les professionnels du secteur le savent : un PUE mal maîtrisé ne dégrade pas une page de reporting, il détruit de la marge. Chaque point d’inefficacité se traduit directement en centaines de milliers d’euros d’OpEx évaporés.
Les leaders locaux, à l’image de Teraco, affichent déjà des performances solides avec un PUE moyen autour de 1,47 et un WUE de 0,05 L/kWh, au meilleur niveau mondial en termes d’usage de l’eau. Mais le benchmark global reste dominé par des acteurs comme Google, qui communiquent sur un PUE moyen proche de 1,09 à l’échelle de leur flotte.
L’écart est simple à lire pour un DSI ou un CFO : entre 1,47 et 1,09, il y a un “surcoût d’infrastructure” de plus de 25 % sur l’énergie non-IT. Dans un contexte où le kWh grimpe et où la taxe carbone est adossée à un mix électrique très carboné, cet écart n’est plus théorique.
« Ce que nous expliquons aux directions infrastructure et finance, c’est qu’un projet PUE bien ciblé est un amortisseur de chocs tarifaires, et non juste “nice to have green” », détaille Miloud Kehili, CTO de SustainIT et ex-responsable Sales Engineering Europe du Sud chez Equinix.
« Quand on aligne température, airflow, consignes, monitoring et contrats d’énergie, on recrée de la marge sans attendre le prochain investissement massif. »
ESG passe du marketing à la mécanique d’actionnaire
L’autre bascule est réglementaire et financière. La montée en puissance des exigences de divulgation ESG pour les entreprises cotées en Europe et aux États-Unis, combinée à l’évolution de la taxe carbone (taux plus élevés, abattements en diminution, prise en compte renforcée du Scope 2), fait sortir le sujet “énergie/carbone” de la note de bas de page des rapports annuels.
Pour les opérateurs de datacenters d’envergure, cela se traduit par plusieurs contraintes :
- Justifier un plan crédible de réduction d’intensité carbone par MWh IT.
- Rendre explicites les arbitrages entre énergie du réseau, PPAs privés et production sur site.
- Intégrer le coût du carbone dans les modèles tarifaires pour les clients colocation.
Les hyperscalers ont déjà structuré cette logique à l’échelle de leurs flottes. Les opérateurs régionaux n’ont plus vraiment le luxe d’attendre.
AI, densité et bascule thermique : le prochain mur
Sur le terrain, la nouvelle vague de demandes est claire : racks à 30–50 kW, zones AI dédiées, contraintes de latence serrées, dans un climat qui n’a rien à voir avec la Finlande. Continuer à gérer ces densités avec des architectures de refroidissement pensées pour du 5 à 10 kW/rack, dans un contexte de prix de l’énergie et de l’eau en hausse, revient à pousser l’infrastructure dans une zone rouge :
- PUE mécaniquement en hausse.
- Risque accru de throttling ou de limitations pendant les épisodes de chaleur ou de tension réseau.
- Incapacité à accueillir les workloads les plus rentables.
« Le vrai risque pour certains sites c’est de devenir “AI incompatible” faute d’avoir anticipé la terrasse thermique des prochaines années. Si vous n’avez pas de trajectoire claire vers des îlots liquides ou des architectures hybrides, une partie du business le plus rentable ira ailleurs. » prévient Fouad Zhari.
Ce que SustainIT vient réellement apporter en Afrique du Sud avec Bpifrance
Si Bpifrance a retenu SustainIT, c’est parce que l’expertise européenne s’est construite dans un environnement où la contrainte est devenue structurelle : régulations carbone strictes, prix de l’énergie volatils, obligations ESG exigeantes, PUE sous pression permanente.
L’Europe a dû apprendre à optimiser sous tension. L’Afrique du Sud doit aujourd’hui réaliser la même trajectoire mais cinq fois plus vite, face à une équation coût-carbone-capacité beaucoup plus brutale.
SustainIT arrive donc avec des briques éprouvées :
- Des projets de co-design hyperscale menés en Europe et en APAC, où l’efficacité énergétique est intégrée dès l’architecture initiale.
- Une méthodologie d’optimisation PUE sur sites existants, capable de générer +15 à +25 % d’efficacité sans recapex massif.
- La structuration de stratégies PPAs et de mécanismes de wheeling, alignées sur les attentes des investisseurs internationaux et les contraintes locales.
- Un reporting énergétique et carbone “board-ready”, permettant de piloter les décisions à partir de données fiables.
Mais SustainIT n’apporte pas un modèle européen clé en main. Les opérateurs sud-africains maîtrisent déjà des défis opérationnels que l’Europe n’a jamais connus : load shedding chronique, hybridation en temps réel entre réseau et génération locale, continuité d’activité dans un environnement sous tension.
La valeur se trouve précisément dans la convergence des deux expertises : la résilience opérationnelle sud-africaine d’un côté, l’ingénierie européenne de l’efficacité et de la décarbonation de l’autre.
Dans cette logique, Bpifrance ancre aussi la mission dans une vision continentale, où la durabilité devient un avantage compétitif à part entière. Faiza Hachkar précise : « En Afrique, où la transformation digitale est un levier majeur de développement économique et social, intégrer une solution durable pour accompagner cette croissance est stratégique. Soutenir cette start-up dans son développement, c’est investir dans un futur où technologie et responsabilité environnementale avancent ensemble. C’est faire du développement durable non pas une option, mais un moteur de compétitivité et d’impact positif pour le continent. Nous souhaitons plein succès à Sustaint IT en Afrique du sud et dans le reste du continent. »
Pour les lecteurs de DCmag qui exploitent une infrastructure en Afrique ou en Europe, ou envisagent un nouvel investissement : les équipes de SustainIT seront présentes en Afrique du Sud début décembre dans le cadre de la délégation Bpifrance et disponibles pour des échanges techniques et confidentiels autour des enjeux coût, carbone et capacité.

