Selon Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, les réserves de gaz stockées en Europe ne suffiront pas à couvrir la demande des consommateurs durant l’hiver, imposant des importations qui vont peser sur les prix…
La question s’était posée l’hiver dernier, les énergéticiens anticipant de 10 à 20 coupures au plus fort des baisses de températures. Mais finalement la météo s’est révélée clémente, nous permettant de passer un hiver dérégulé, certes, mais sans coupure. La question se repose désormais pour l’hiver prochain.
Pour autant, la vraie question ne porte pas réellement sur notre capacité à fournir du gaz en quantité si l’hiver est froid, ce sur quoi tous les observateurs se montrent sereins. Elle porte, selon Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, qui est intervenu lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, sur la nécessité annoncée, alors que les réserves européennes sont hautes à ce jour, d’importer du gaz durant l’hiver afin de compenser la consommation. Ce qui se traduira par des spéculations haussières sur les marchés, et donc par des prix qui vont repartir à la hausse.
Les craintes de Patrick Pouyanné portent donc moins sur nos capacités à répondre aux demandes de gaz, qu’au prix que nous allons le payer, et plus largement au prix de l’énergie qui, rappelons-le, demeure calqué sur le cours le plus élevé de nos achats d’énergie.
Cette vision n’est pas partagée par tout le monde, GRTgaz, Engie ou encore le Ministre de l’Economie se veulent rassurants et affirment qu’il n’y pas d’inquiétude sur les niveaux de stockage de gaz en France et en Europe.
Il n’est pas certain que les acteurs du datacenter qui ont vécu une annus horribilis sur les prix de l’énergie avec la crise ukrainienne, doublée d’un hiver angoissant à surveiller leur thermomètre seront d’accord avec ces derniers…