Alphabet (Google) a annoncé la suppression de 12 000 postes dans le monde, soit un peu plus de 6% de ses effectifs. Aux Etat-Unis, en intégrant l’annonce de Google, ce sont plus de 200 000 salariés de la Tech qui ont ainsi perdu leur emploi depuis le début 2022.
18 000 licenciements chez Amazon, 11 000 suppressions de postes chez Meta (Facebook), Salesforce, Twitter, Wayfair, et plus récemment (la semaine dernière) 10 000 employés licenciés chez Microsoft, les géants américains de la Tech, de l’Internet et du Cloud n’en finissent plus de dégraisser leurs effectifs.
Alphabet, la maison mère de Google, vient de rejoindre le mouvement avec l’annonce de la suppression de 12 000 postes dans le monde, principalement aux Etats-Unis.
Pourquoi licencier aujourd’hui ?
Lorsque la semaine dernière Microsoft a annoncé son programme de réduction d’effectifs, le géant du logiciel et du cloud a avancé l’argument de l’incertitude économique. Incertitude, certes, mais qui fait suite à une période euphorique où tous ont profité de la vague du Covid et du télétravail pour recruter massivement.
Sundar Pichai, le CEO d’Alphabet, le reconnais, dans un courriel adressé aux employés du groupe, il a déclaré : « Au cours des deux dernières années, nous avons connu des périodes de croissance spectaculaires« . Pour lui également, c’est le changement de contexte économique, donc la conjoncture qui contraint à la réduction des effectifs.
Plus que l’amélioration de l’efficacité de leurs activités, les géants du numérique préfèrent réduire les coûts en pesant sur la variable emploi. Chez Microsoft, une fois encaissé le coût de l’opération, les 10 000 licenciements devraient réduire les charges de l’ordre de 1,2 milliard $. Que Microsoft ait réalisé un bénéfice de 16 milliards $ ou qu’il projette d’investir 10 milliards $ dans une IA (ChatGPT d’OpenAI) ne change pas la donne…
Sauf que ces annonces ont un effet immédiat et recherché : ils satisfont les actionnaires. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de Google, l’action Alphabet a grimpé de près de 4%. C’est qu’ils en ont sous le pied les géants du cloud !
On ne touche pas aux infra !
On notera par ailleurs que ce ne sont pas les infrastructures et leurs équipes qui sont touchées, ou si peu, par les vagues licenciements. Les grands clients du cloud public n’ont rien à craindre sur ce plan. Chez les géants, on soigne les investisseurs et les clients.
Si par exemple Meta a mis à l’arrêt plusieurs projets de datacenters, ce n’est pas pour réduire les investissements sur les infrastructures, c’est pour prendre le temps de les rendre plus efficaces, en particulier en support de l’IA. Et Amazon vient d’annoncer 35 milliard $ d’investissements sur ses projets de datacenters en Virginie.
Que l’on se rassure, donc… évoluant à un niveau estimé trop bas, les valeurs boursières de la tech devraient se redresser en 2023, le coup de pouce des licenciements participe de ce mouvement.