Le gouvernement fédéral allemand prépare un projet de loi sur l’efficacité énergétique, mais le volet lié à l’exploitation de la chaleur fatale dans les datacenters fait polémique. Une réflexion qui devrait accompagner celles portées par les autorités françaises qui travaillent également sur ce sujet…
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Comme nous l’avons évoqué dans notre précédant article, le projet de modification de la loi sur les services énergétiques (EnEfG) porté par le gouvernement fédéral allemand et destiné à améliorer l’efficacité énergétique de l’industrie dispose d’un volet dédié aux datacenters et qui se veut ambitieux dans ses objectifs.
En particulier, les autorités allemandes entendent fixer un facteur de réutilisation de l’énergie dans les datacenters qui démarre, pour les centres de données commencent à fonctionner le 1er juillet 2026 ou après, de disposer d’au moins 10 % d’énergie réutilisée. Suivent 15% et 20% selon les dates de mise en service.
L’alliance ECO a rapidement réagi, et son porte-parole, le Dr. Béla Waldhauser, a critiqué le projet de loi, et rappelé que « La loi sur l’efficacité énergétique n’est tout simplement pas applicable sous cette forme« .
Le constat est triple :
- A ce jour, le prélèvement de 10% de la chaleur perdue est disproportionné, le facteur de réutilisation au niveau national est largement inférieur à 10%, il serait même de 2% seulement sur des projets avancés…
- La récupération d’une partie de la chaleur résiduelle ne peut également qu’être saisonnière, par exemple en été les besoins sont réduits.
- Le seul moyen d’évacuer la chaleur disponible est fortement lié aux gestionnaires de réseaux de chaleur et des propriétaires immobiliers, potentiels clients du calorique perdu des datacenters, mais ceux-ci ne sont pas suffisamment impliqués dans le projet de loi.
On le voit, les réflexions portées par ECO se font l’écho de celles également portées par une partie des opérateurs de datacenters en France, en particulier le think tank Datacenter en transition. Qui soulève par ailleurs un autre constat, oublié dans le cadre du groupe de travail ministériel, que l’exploitation de la chaleur fatale se traduit inévitablement par une hausse du PUE. En effet, capter et transporter la chaleur fatale, ainsi que la maintenir voire la réchauffer pour quelle soit toujours exploitable dans les réseaux de chaleur (ce nécessite souvent d’utiliser des pompes à chaleur), entraîne une consommation d’énergie qu’il faut bien prendre en compte.
En Allemagne comme en France, la ré