Dans un datacenter, des racks bien organisés font toute la différence ! Une baie mal organisée, mal ventilée ou mal câblée peut compromettre la performance, la sécurité et la disponibilité des équipements critiques. L’organisation et la bonne disposition des racks constituent un facteur déterminant pour le fonctionnement optimal des équipements et pour les opérations de maintenance.
Expert : Bernard AGBANTA, Ingénieur Administrateur Systèmes & Réseaux chez SATLX IT SERVICES
Avec plusieurs missions terrain et dans différents pays d’Afrique, à normaliser et/ou déployer des salles serveurs, je partage avec vous un ensemble de pratiques qui, de mon point de vue, représentent des points clés quant à la mise en place ou l’usage des racks dans une salle serveur. Il s’agit donc d’un retour d’expérience et de bonnes pratiques.

- 𝐒𝐜𝐡é𝐦𝐚𝐭𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐤𝐬 : Préalable aux déploiements, cela facilite le respect d’une disposition cible des équipements tout en servant de documentation des baies. Des outils comme NetBox, GLPI, Microsoft Visio permettent de schématiser et de suivre l’occupation des « U » dans les racks.
- 𝐂𝐡𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐤𝐬 : Il s’agit de dimensionner le rack par rapport aux équipements qui y seront disposés. La hauteur (nombre de « U »), la largeur et la profondeur du rack doivent être prises en compte. Dans le cas d’usage des racks fermés, un mauvais dimensionnement contraint systématiquement au retrait des portes de la baie lors du rackage d’un serveur entreprise par exemple.
- 𝐒é𝐩𝐚𝐫𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐟𝐫𝐚𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞𝐬 : Idéalement, prévoir au moins trois racks, en fonction de la taille de l’infrastructure bien sûr : un rack dédié aux opérateurs, un rack pour les infrastructures réseaux et un rack pour les serveurs. L’idée est d’avoir une infrastructure organisée physiquement en 3. Cette séparation permet de réduire les risques d’incidents liées aux interventions de différents corps de métier, les prestataires et les ITs locaux par exemple.
- 𝐀𝐥𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐤𝐬 : deux 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐞𝐧𝐬𝐢𝐨𝐧 doivent être disponibles dans chaque rack. Au moins deux 𝐏𝐃𝐔 connectés à deux sources ondulées différentes. Les onduleurs (UPS) doivent eux-mêmes être reliés à deux 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐬𝐭𝐢𝐧𝐜𝐭𝐞𝐬. Pour les équipements avec une seule alimentation, utiliser des 𝐀𝐓𝐒 (Automatic Transfer Switch). Vous l’aurez compris, il est ici question de redondance de la source électrique pour minimiser les arrêts.
- 𝐏𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐤𝐬 : privilégier une installation sur plancher surélevé (« faux-plancher »), ce qui facilite le passage des câbles par le bas. Laisser un espacement entre les racks est un plus. Assurer un accès facile aux faces avant et arrière pour la maintenance. Les interventions aux avant et arrière des racks étant plus fréquentes constrairement aux côtés.
- 𝐌𝐢𝐬𝐞 à 𝐥𝐚 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 : sécuriser les équipements et éviter tout risque lié aux courants de fuite en assurant une mise à la terre conforme.
- 𝐑𝐚𝐜𝐤𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 é𝐪𝐮𝐢𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 : utiliser des rails coulissants pour installer les serveurs afin de faciliter leur maintenance et autres opérations.
- 𝐂â𝐛𝐥𝐚𝐠𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫é 𝐞𝐭 𝐢𝐬𝐨𝐥é : séparer les courants forts et courants faibles pour limiter les interférences électromagnétiques et améliorer la fiabilité du réseau. Utiliser des bras de gestion de câbles (𝐂𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐧𝐚𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐀𝐫𝐦) pour un câblage propre à l’arrière des serveurs tout comme des 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐜â𝐛𝐥𝐞𝐬 pour organiser le câblage des switches.
- É𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐭𝐚𝐠𝐞 : tout doit être étiqueté. Équipements réseaux, serveurs, PDU, UPS, Câbles d’alimentation et réseau, racks, etc. Cela est un atout pour les transfert de compétence, la documentation du sites, le repérage et les maintenant et/ou troubleshooting.
- 𝐎𝐩𝐭𝐢𝐦𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐟𝐫𝐨𝐢𝐝𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 : intégrer des kits de ventilation pour une meilleure circulation de l’air et éviter la surchauffe. Installer des 𝐨𝐛𝐭𝐮𝐫𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 pour mieux contrôler les flux d’air. Laisser un « 𝐔 » libre entre les équipements pour améliorer la dissipation thermique.
- 𝐒𝐮𝐫𝐯𝐞𝐢𝐥𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞 : équiper les racks de sondes de température et d’humidité pour un monitoring en temps réel et anticiper tout problème thermique.
Un datacenter bien organisé, c’est une infrastructure plus performante, plus durable et plus facile à maintenir.